Émergence – Guinée Alumina Corporation (GAC), troisième exportateur de bauxite dans le pays, a annoncé vendredi la suspension de ses exportations en attendant de clarifier certains aspects techniques avec la douane guinéenne. Depuis, c’est l’omerta total.
C’est une extrême confusion qui règne actuellement autour de cette affaire. Vendredi 11 octobre, Emirates Global Aluminium, société qui détient GAC a annoncé depuis Dubaï la suspension des exportations de sa filiale guinéenne.
On rappelle qu’en 2023, la compagnie avait exporté 13,9 millions de tonnes de bauxite, se classant troisième en Guinée derrière le leader SMB, plus de 48 millions de tonnes et CBG 16 millions de tonnes.
A l’annonce de la décision, les bourses s’affolent. Le prix de l’aluminium grimpe. Au London Metal Exchange, il gagne 2,7% à 2 655 dollars la tonne, tandis qu’au Shanghai Futures Exchange, il bondit de 4,2% pour clôturer à 4 553 yuans (644 dollars) la tonnes, selon les données de l’agence Bloomberg.
L’évident c’est que cette suspension fait craindre des difficultés dans le ravitaillement des raffinerie d’Emirates Global Aluminum en bauxite, matière première qui est transformée dans un premier temps en alumine, puis en aluminium.
A Conakry, trois jours après la diffusion du communiqué d’EGA, plus personne ne semble être disposé à s’exprimer sur la question. Et c’est ce qui est surprenant.
En plus du ministre des Mines et de la Géologie qui dit ne pas être concerné par le dossier, GAC qui confirme l’authenticité du communiqué de sa société mère mais reste moins bavarde sur les griefs portés à son encontre et ses efforts pour sortir de la crise. La Direction générale des douanes de son côté est plongée dans un mutisme, refusant tout commentaire.
Un silence radio suffisant pour alimenter les spéculations et renforcer la crainte.
Samuel Camara
