Emergence – Ce sont des premières mesures fortes prises par le CNRD après la prise du pouvoir le 5 septembre. Les nouveaux maîtres de la Guinée ont procédé au gel des comptes publics et ceux des anciens dirigeants.
Résultats, une certaine embellie de l’économie marquée par le payement de plus de 1000 milliards GNF de dette du Trésor public auprès de la Banque centrale ont été épongés. Pour l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Dr Ousmane Doré, ces sont des mesures conservatoires normales. Elles permettent aux nouvelles autorités, d’avoir une idée des avoirs de l’Etat.
« Le remboursement de la dette auprès du Trésor public est une bonne chose. Ça vise quasiment à contenir l’évolution de la masse monétaire et à juguler l’inflation. Le fait d’aller au gel des concours de la Banque centrale et au dépérissement de leurs stocks vis-à-vis de la BCRG est une bonne chose », a dit l’ancien fonctionnaire du FMI et de la BAD.
Sur la question des audits, il souscrit à la démarche. Néanmoins, Ousmane Doré interpelle le pouvoir en place à ne pas se servir de ce sujet pour jouer sur la durée de la transition.
« Sur la question des audits, je dois vous dire que ça faisait partie des questions que j’ai évoquées. Nous sommes pour ces audits. Si l’objectif est de jeter les bases d’une Nation qui repart sur bases économiques solides, il faut régler ces questions d’audits », a-t-il souligné, non sans faire allusion à la durée. « Maintenant, la période que devra couvrir l’audit est à déterminer. Les audits, c’est pour récupérer des milliards qu’on pensent détenir certains citoyens au détriment de l’Etat pour renflouer les caisses. C’est aussi moraliser la gestion publique. Nous pensons qu’elle peut être inscrite dans le temps. Et qu’elle ne soit pas une raison pour trouver autre chose y compris, la prolongation de la transition ».
Celui qui préside aujourd’hui le parti Mouvement National pour le Développement (MND) a rappelé qu’une transition est éminemment politique qu’économique. Il estime que le gouvernement évidemment, doit gérer le quotidien. Mais, il ne doit perdre de vue que tout cela doit aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel.
Alpha Mamoudou Diallo