Émergence – Les réformes économiques et financières viennent en deuxième position, derrière celles politiques et institutionnelles, dans la feuille de route du gouvernement Mohamed Béavogui.
Au chapitre des réformes dites courageuses à entreprendre, dans la feuille de route soumise au président de la transition, le gouvernement dirigé par le Premier ministre Mohamed Béavogui ambitionne l’assainissement du cadre macroéconomique et financier. Ce qu’il considère comme un « impératif pour soutenir et consolider la construction de l’Etat de droit visé par la transition », devrait passer entre autres mesures par un élargissement de l’assiette fiscale et une gestion des exonérations ou mesures incitatives accordées à certaines entreprises.
Sauf que ces mesures, très faciles à évoquer, sont difficiles à mettre en œuvre en l’état actuel, susurrent certaines sources qui pensent mieux connaître les réalités actuelles du pays.
La pression fiscale en Guinée, autour de 13% reste nettement inférieure à certains pays de la sous région. Mais cela résulte en grande partie des réalités socio-politiques du pays et de son incapacité à rassurer et attirer le maximum d’investisseurs.
Le gouvernement Kassory Fofana avait misé sur ces deux volets pour accroître les recettes fiscales mais s’était vu heurter à la réticence et à un repli de certains partenaires.
En se proposant d’y revenir, en pleine transition, l’équipe de Mohamed Béavogui s’attaque à une mission difficile et délicate. Pour certains analystes, la mesure pourrait étouffer les contribuables sur qui reposent déjà l’économie du pays, privé qu’il est de l’aide internationale. Déjà durement éprouvés par le Covid-19 et la prudence imposée par la transition, de nombreux investisseurs voient désormais d’un mauvais œil une suppression des exonérations.