Le ministère guinéen de la santé a pris une panoplie de dispositions, pour réglementer le secteur pharmaceutique. Ces mesures prévoient que les médicaments ne soient distribués que par les pharmacies légales.
Il est interdit dorénavant à tout autre distributeur, en dehors des pharmaciens spécialisés, d’opérer dans le secteur. Une manière de lutter, selon le ministère, contre les faux médicaments.
Par ailleurs, cette décision commence déjà à susciter des inquiétudes et des plaintes chez des vendeurs de médicaments hors pharmacies. Amadou Diouldé Baldé, vendeur de médicaments au marché de Koloma, craint pour son devenir : « c’est dans ce petit commerce de médicaments que je gagne ma vie. Je suis marié et j’ai des enfants qui doivent manger, se soigner et étudier. Pour moi, cette décision a pour but de nous ruiner. Mais aussi pour fatiguer les Guinéens. Les produits à la pharmacie sont 10 fois plus chers que les nôtres », a-t-il indiqué.
Un autre vendeur, Ousmane Baldé, grossiste à Madina, pense que ce n’est pas de cette façon que l’État devrait procéder. « Nous avons investi des milliards dans les médicaments, comment tout ça peut s’arrêter brusquement, sans aucune mesure de précaution au préalable. Une disposition qui nous permettrait, d’une part, de liquider les produits que nous avons présentement, et de s’orienter dans un autre business, d’autre part. C’est inadmissible », a-t-il protesté.
À noter que certains observateurs « pessimistes’ ne voient pas l’aboutissement de cette mesure du ministère de la santé.
Mamadou Alpha Baldé
