L’Afrique s’apprête à franchir un cap significatif dans le développement de l’énergie solaire. D’après le rapport Africa Market Outlook for Solar PV 2025-2028 publié en mars 2025 par le Global Solar Council (GSC), le continent devrait enregistrer une augmentation de 42 % des nouvelles installations solaires en 2025 par rapport à l’année précédente.
Cette progression est notamment portée par la concrétisation de projets majeurs jusque-là retardés. Des pays comme l’Algérie, le Maroc, le Ghana et le Mozambique figurent parmi les principaux moteurs de cette dynamique. L’Algérie prévoit notamment plusieurs appels d’offres représentant un total de 800 MW.
L’Afrique du Sud et l’Égypte conserveront leur statut de leaders continentaux du secteur solaire. Toutefois, l’écart entre les deux nations devrait se réduire de manière significative. Par ailleurs, des pays comme le Botswana et l’île Maurice devraient chacun ajouter plus de 100 MW de capacités solaires grâce à des projets actuellement en cours de construction.
La Zambie s’inscrit également dans cette tendance avec la mise en service prévue de trois centrales solaires totalisant 180 MW. Le pays ambitionne d’atteindre un mix énergétique composé à 30 % d’énergies renouvelables (hors hydroélectricité) d’ici 2030.
Le rapport souligne également que l’Afrique subsaharienne (hors Afrique du Sud) pourrait devenir la principale région d’installation de nouvelles capacités en 2025. Cette dynamique pourrait se maintenir au fil des années, reléguant l’Afrique du Sud à un second plan. Cependant, une baisse des installations est anticipée à partir de 2028, reflétant un manque de visibilité et de planification à long terme, éléments pourtant cruciaux pour attirer les investisseurs.
« Pas moins de 18 pays africains pourraient installer plus de 100 MW chacun dès 2025, contre seulement deux en 2024, renforçant ainsi la diversification du marché solaire sur le continent », précise le rapport.
Cette accélération traduit une volonté croissante des États africains de renforcer leur indépendance énergétique, tout en réduisant leur empreinte carbone. Malgré un potentiel solaire encore largement sous-exploité, le continent semble amorcer une trajectoire durable vers une transition énergétique d’envergure.
Daouda Yansané