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Energie et Hydrocarbures : les mesures courageuses de Karamo Kaba pour redresser les finances de l’Etat

Emergence – Le gouvernement, en dépit de la mise en garde des institutions de Bretton Woods, continue de subventionner à coup de centaines de milliards de francs guinéens, l’importation des produits pétroliers. Creusant ainsi davantage les finances de l’Etat et amenuisant considérablement les capacités de celui-ci à faire face aux investissements d’urgence dans les infrastructures socio-économiques.

Cette politique populiste et contreproductive de l’Etat qui vise à maintenir le prix du litre du carburant à un niveau dit « raisonnable » pour les consommateurs fait des grincements de dents au sein des partenaires techniques et financiers du pays.

 

En interne, les décideurs étatiques sont conscients des conséquences désastreuses sur l’économie guinéenne. Mais peu d’entre eux osent s’exprimer sur la question.

 

Cette semaine, c’est le Gouverneur de la Banque centrale qui s’est exprimé sur ce sujet qui devient au fil des ans une véritable pilule amère pour les gouvernements. Dr Karamo Kaba a encouragé les autorités à boucher ce gouffre financier en stoppant les subventions de plus en plus onéreuses accordées au secteur du carburant. Il a aussi appelé à entreprendre des réformes de l’Électricité de Guinée. « Si nous ne reformons pas EDG, on ne peut pas parler de refondation », a-t-il lancé aux membres du CNT.

 

Egrenant des mesures visant à redresser les finances publiques, le Gouverneur de la BCRG a sollicité des corrections sur les prix de transfert et de réduire les exonérations fiscales accordées à tour de bras dans le secteur minier.

 

En plus de ces recommandations, Dr Kaba a appelé à « veiller à ce que toutes les retombées attendues du TransGuinéen soient au rendez-vous pour l’économie guinéenne et pour les Guinéens ».

 

Kaba a encouragé l’Etat à prendre une autre mesure forte. Celle relative à la reconstruction d’un nouveau dépôt d’hydrocarbures. Pour lui, il y a urgence. « Très rapidement, la question d’un nouveau dépôt pétrolier délocalisé va devenir une urgence. En effet, qui peut dans cette salle penser un seul instant que la Compagnie du TransGuinéen (dont on fête aujourd’hui le 2ème anniversaire) puisse être une réussite avec les conditions actuelles en matière de stockage ? L’Etat doit donc se donner les moyens de construire dans un bref délai un nouveau principal dépôt d’hydrocarbures », a-t-il ajouté.

 

Samuel Camara