Émergence – La crise sanitaire liée au Coronavirus qui frappe la Guinée depuis mi-mars paralyse l’économie du pays. Au marché Madina, le plus grand centre de négoces de la capitale guinéenne, boutiques et magasins sont fermés. Les clients se font de plus en plus rares.
Dans ce centre des affaires, le constat est frappant. Le taux de la clientèle a drastiquement baissé depuis le début de la maladie et l’imposition, le 26 mars, de l’Etat d’urgence sanitaire.
A l’entrée des boutiques, les kits sanitaires sont visibles. Mais les clients ne se bousculent plus comme le reconnait Elhadj Thierno Souleymane Barry. « Depuis des mois maintenant la clientèle a drastiquement chuté. Beaucoup de nos clients qui viennent des pays limitrophes comme la Sierra Leone et le Liberia ne viennent plus », explique ce commerçant de pagne. « Le Coronavirus est venu aggravée une situation qui était déjà difficile à cause de la crise politique que connait le pays. Maintenant je peux passer trois
jours sans vendre dix complets ».
Alkhaly Condé, un détaillant venu de Kindia fait le pied de grue depuis des heures. Il n’arrive pas à acheter ses marchandises. « Je suis là depuis des heures mais la plus part des boutiques et magasins sont fermés. Je ne suis pas en mesure de trouver mes articles pour retourner à Kindia », confie-t-il, dépité.
Dans cette situation qui frise le KO économique, certains citoyens pointent un doigt accusateur vers le gouvernement. L’équipe du Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana est accusée d’avoir privilégier les élections à la maladie de Coronavirus. « La crise sanitaire aurait pu être évitée su les frontières aériennes et terrestres avaient été fermées à temps », commente une autre commerçante.
Le Coronavirus a été signalé en Guinée le 12 mars. Le pays enregistrait 144 cas confirmés à la date du mardi 7 avril.
L’impact de la pandémie sur l’économie guinéenne pour entraîner une croissance de 0,7% en fin d’année contre une prévision initiale de 6%, indiqué le Premier ministre dans le Plan de riposte contre la maladie.
Ousmane Sylla