L’économie guinéenne n’aurait pas ressenti les effets de la pandémie de la Covid-19, doublée de l’incertitude liée à la crise politique consécutive au fameux projet de troisième mandat, qui ne cesse d’agiter le pays depuis plus d’un an. C’est du moins ce qu’a laissé entendre récemment le Fonds Monétaire International (FMI), qui fait miroiter dans la foulée une croissance de 5,50 % pour l’année en cours.
Une croissance tirée essentiellement par une activité minière dynamique, selon Clara Mira, Cheffe de la mission du FMI pour la Guinée.
L’institution de Bretton Woods estime dans ses projections que l’inflation pourrait elle aussi retomber en dessous de la barre des 10%, qu’elle avait franchie auparavant. Cela grâce à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des frais de transports liée à la propagation de la Covid-19.
Les experts du Fonds ont mis cette occasion à profit pour saluer « le Plan de riposte contre la Covid-19 » initié par le gouvernement guinéen dont l’impact positif aurait permis d’atténuer la pandémie.
Quant aux recommandations faites par l’institution aux autorités guinéennes, elles portent sur la mobilisation des recettes fiscales supplémentaires, notamment dans le secteur minier. Ainsi que la poursuite de la réforme en cours dans le secteur de l’électricité, relative à la baisse de l’octroi des subventions à ce secteur.
Dans le même sillage, la Banque centrale espère maintenir ses réserves à plus de trois mois de couverture des importations, si l’on en croit à une sortie récente du ministre du Budget, Ismaël Dioubaté.
Qui a annoncé dans la même veine que cette institution monétaire voudrait également s’appesantir sur ‘’la stabilisation du taux de change en maintenant le dollar à 9 996,8 francs guinéens’’.
Comme quoi, la résilience de l’économie devrait passer nécessairement par ‘’l’élargissement de l’assiette fiscale et par ricochet l’accroissement des recettes qui vont atteindre 23 058,4 milliards de francs guinéens’’.
Toutefois, les experts sont unanimes à dire que cette croissance est non inclusive. Car elle ne se ressent pas dans le quotidien des ménages qui continuent de tirer le diable par la queue. A cause des convulsions sociopolitiques nées du fameux projet de troisième mandat, que le président a réussi à arracher au forceps.
Les secteurs tertiaires continuent de se débattre dans la paralysie à cause de la baisse des activités. De quoi plomber les revenus des ménages, et accroître davantage la pauvreté.
Il revient donc au président réélu de taire les divergences pour mettre les Guinéens au travail. Car les dix ans qu’il a passés sous les ors du palais ont laissé un goût d’inachevé.
Edito Emergence Mag N°12 / Décembre