Émergence – Les perspectives économiques en Afrique en 2020 de la Banque africaine de Développement basées sur le contexte de la pandémie de COVID–19 sont très alarmistes. Pour la Guinée, l’institution panafricaine projette une croissance de 1,4% à condition que l’épidémie connaisse un ralentissement en ce mois de juillet.
Le rapport de la BAD que nous avons consulté est clair. Le Coronavirus ralentira l’économie guinéenne. D’abord à cause de l’affaissement du commerce extérieur et des transferts de fonds. Puis ensuite la baisse des réserves de devises étrangères et des recettes et dépenses publiques.
Cette situation pourrait entraîner une contraction de l’économie à 1,4% contre 6,2% en 2019. La BAD fixe cependant la croissance de l’année prochaine à 5,8% avec la reprise attendue de l’activité économique post-Covid-19.
« Si elle se poursuit jusqu’à la fin de l’année (scénario pessimiste), l’économie pourrait se contracter de 1,8 % en 2020, mais se redresser de 3,8 % en 2021 à mesure que les effets de la pandémie se dissiperont et que les conditions économiques s’amélioreront », soulignent les services de la BAD pour lesquels « l’inflation devrait résister à la crise, avec des projections de 8,6 % en 2020 et 7,6 % en 2021 dans le scénario de base et de 8,7 % et 8,0 % dans le scénario pessimiste. »
Les perspectives de l’institution financière multinationale de développement sont aussi moins reluisantes pour le franc guinéen. La monnaie nationale pourrait continuer sa chute libre par rapport aux principales devises étrangères, en raison de la lutte des autorités guinéennes pour constituer d’importantes réserves de change face à la réduction des exportations.
Booster les entreprises
La Banque africaine de Développement encourage l’Etat guinéen à poursuivre les allocations de ressources aux secteurs sanitaire et social. Elle invite au renforcement des capacités et des infrastructures dans le secteur de la santé et en protégeant les ménages les plus vulnérables.
Par ailleurs, dans un contexte où le secteur industriel paie un lourd tribut, la BAD préconise une protection des entreprises touchées par la crise. Ceci, à travers la mise œuvre des mesures d’exonérations et d’allègements fiscaux, des subventions et des garanties pour faciliter l’accès au crédit.
« La Banque centrale devrait soutenir l’économie en fournissant des liquidités tout en limitant les risques pour le système financier — en abaissant le taux directeur et en assouplissant les règles sur le réserves et le refinancement », indique le document.
En janvier, dans un autre rapport qui ne prenait pas en compte la facteur Covid-19, la BAD se montrait optimiste, projetant une « croissance robuste » de 6% pour la Guinée en 2020, soutenue par les énormes potentiels miniers, agricoles et énergétiques.
Samuel Camara