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Comparution ce lundi devant le tribunal de l’opérateur économique guinéen, accusé de contrefaçon du thé Achoura

Accusé de contrefaçon de la marque de thé Achoura, Mamadou Diallo opérateur économique guinéen est invité à comparaître devant le Tribunal de première instance de Mafanco ce lundi. Le plaignant Huma Ag Handaka, propriétaire exclusif de cette marque n’entend pas lésiner sur les moyens pour défendre son produit dont l’image risque d’être souillée par le présumé contrefacteur qui ne serait pas à sa première expérience.

 

Le procès pour contrefaçon du thé Achoura s’ouvre ce lundi au Tribunal de première instance de Mafanco, a-t-on appris de source judiciaire. Cette marque de thé vert de Chine, prisée par de nombreux consommateurs, est l’objet de contrefaçon de la part d’un opérateur économique du nom de Mamadou Diallo. Ce commerçant d’une témérité extrême, serait sur le point de faire débarquer plusieurs conteneurs de cette marque  de thé contrefait, en provenance de la Chine.

 

Huma-Ag-Handaka que notre reporter a rencontré lors d’un récent séjour à Conakry, n’a pas caché son émoi face à l’attitude de ceux qui font dans le piratage de sa marchandise. Avant d’entrer dans  la genèse de cette affaire de contrefaçon, l’homme d’affaires a tenu à se présenter à nos lecteurs en ces termes : « je suis opérateur économique de profession. Je suis le plus grand importateur de thé vert de Chine, en Afrique, et je suis membre du conseil malien des chargeurs. Je suis à Conakry, parce qu’étant le propriétaire exclusif de la marque de thé Achoura dans le monde.»

 

Puis de rappeler que ‘’c’est en 2016, qu’un certain Bah Yéro, commerçant au grand marché de Madina avait été pris en flagrant délit  de  contrefaçon du thé Achoura. Le propriétaire de l’établissement Bah Yéro avait alors reconnu les faits et s’était confondu en excuses. En payant  10 000 000 millions de Francs CFA en guise de dommages  à la victime Huma’’. Avec à la clé bien sûr un engagement de ne plus refaire de contrefaçon du thé Achoura, sur la base d’un protocole signé sous l’égide de leurs conseils respectifs.

 

Pris en flagrant délit, Bah Yéro paie 10 puis 30 millions de FCFA

 

Mais voilà qu’à la grande stupéfaction de l’opérateur économique malien, Bah Yéro a récidivé.  Et au mois d’avril dernier, la moitié d’un conteneur de thé Achoura contrefait a été encore saisi, avec un nombre total  de 575 colis. Des colis mis sous scellés et  stockés chez le président de la Chambre régionale de commerce, El hadj Mamadou Baldé PDG de la société Royal Moto. S’en suivront encore des excuses et le  paiement d’une somme de 30 000 000 millions de Francs CFA au titre des dommages.

 

« Cette fois-ci, il y a un certain Mamadou Diallo qui a ouvertement dit, en avril, quand on venait de clore l’affaire Bah Yéro,  qu’on veut, on ne veut pas oh, lui il va amener le thé Achoura en Guinée. Il nous a avertis avant même qu’il ne fabrique, avec des menaces à l’appui. A ma grande surprise, le 5 juillet dernier, on m’a appelé pour me dire qu’un certain Mamadou Diallo est en train de décharger un conteneur, avec l’appui de gendarmes, pour sécuriser la marchandise. Je me suis alors demandé comment est-ce que un produit contrefait peut être sécurisé par des gendarmes? », déplore Huma Ag Handaka, avant de poursuivre son récit.

 

« Mais, je sais que les gendarmes même ne savaient pas que ce sont des produits contrefaits. J’ai dit d’accord, il n’y a pas de problème, on va aller au tribunal. Le lendemain, ils ont envoyé un deuxième conteneur. Informé de la situation avant même qu’ils ne finissent de décharger, nous avons envoyé un huissier de justice à travers notre avocat, Me Adama Barry. Sur le terrain, ils ont trouvé 286 fardeaux dans le magasin. Donc l’huissier a saisi le tribunal, ce qui a pris un peu de temps avant d’avoir l’ordonnance du tribunal. Ce qui a permis au monsieur de cacher le reste du stock. Le lendemain, il y a eu un deuxième conteneur de thé contrefait de nouveau. Ce qui faisait 2 conteneurs en 48h, qui était aussi protégé par des gendarmes. Donc on avait envoyé encore un huissier pour ce deuxième conteneur où ils ont eu à arraisonner plus de 350 voire 360 fardeaux. Cela veut dire sur les deux conteneurs, ils ont saisi à peu près 600 fardeaux, et il manquait 1700 fardeaux qui se sont volatilisés dans la nature », rappelle Huma.

 

Cette fois encore on a décidé d’ester en justice. D’autant que cette contrefaçon constitue une selon lui, une véritable menace pour la santé publique. Car un thé contrefait ne disposant pas de numéro d’approbation, est un danger pour le consommateur.

 

Le président de la chambre régionale de commerce interpellé

 

« Aujourd’hui, si les gens ont des problèmes de santé en Guinée, c’est  moi qui doit répondre. Si les autorités guinéennes souhaitent distinguer le vrai du faux, c’est d’envoyer le numéro de série à la Chine. Elles sauront automatiquement qu’elle est l’usine qui a fabriqué ce lot de thé, parce que il y a des numéros de série qui sont les mêmes. C’est moi-même qui ai déposé le thé Achoura en Chine. Alors, personne ne peut fabriquer le thé Achoura en Chine, si ce n’est pas moi, parce que j’ai le BL et la déclaration du thé », a-t-il souligné.

 

A noter que  l’usine de Huma a déposé une plainte contre l’usine clandestine qui a fabriqué le thé contrefait en Chine. L’usine clandestine a été retrouvée et s’il  est avéré que c’est elle qui pirate le produit, le gouvernement chinois procédera à la fermeture de cette usine, sans aucun état d’âme.

 

Dans les conditions normales, il revient à la  Guinée  de saisir ce thé contrefait, impropre à la consommation, pour ensuite  demander des comptes à la Chine.  Pour avoir envoyé du thé sur le territoire guinéen sans inspection, et sans certificat de contrôle.

 

Ce qui n’est pour le moment pas le cas. Pour la simple raison que le thé saisi est stocké chez le président de la Chambre régionale de commerce. Il faut se demander d’ailleurs que fait celui-ci pour freiner la contrefaçon qui inonde nos marchés.

 

A suivre !

 

Moussa Traoré