Emergence – Lancé début août 2022, le projet de reconstruction de la Cité ministérielle de Donka, à Conakry, est exécuté à 42%. Entre difficultés d’accès aux informations et absence d’un bureau de contrôle, le ministère de l’Économie vient de pointer les pratiques obscures autour de ce projet de la refondation.
Le projet de reconstruction de la Cité ministérielle de Donka porte sur 30 villas de haut standing. Des duplexes qui devraient sortir de terre à coût de 202,2 milliards de francs guinéens.
Une étude sur l’impact financier de ce projet et quatre autres, menée par le ministère de l’Économie et des Finances, a rendu ses conclusions fin mars dernier. Et elles sont pour le moins ahurissantes.
Les inspecteurs du département des finances estiment d’abord à 42% le taux d’exécution global des travaux. Et à 70%, le niveau d’exécution des gros œuvres pour 25 villas incluant la fondation, l’élévation des murs et la couverture.
La raison fondamentale de ce faible niveau d’exécution du projet réside dans la lenteur des décaissements du budget. Le préfinancement estimé à 19% du budget total du projet (donc des 202,2 milliards GNF) aurait été mobilisé par la société contractante.
L’équipe de la Direction nationale du contrôle financier relève d’autres manquements. « Le planning n’est pas respecté car les décomptes ne sont pas payés à temps », indique-t-elle dans son rapport, ajoutant que sur « le délai d’exécution est fixé à 8 mois, 5 ont été consommés ».
Les enquêteurs du ministère des Finances égrainent en outre d’autres violations graves. Notamment la difficulté d’accès aux informations notamment celles relatives aux études de faisabilité, et l’absence d’un bureau de contrôle dûment mandaté.
Enfin, ils pointent du doigt le manque de coordination entre les parties prenantes du projet. Des parties prenantes qui ne sont autres que le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire qui en est le maitre d’ouvrage, l’Administration Générale et Contrôle des Grands Projets qui en assure la maitrise des œuvres et le Ministère de l’Économie et des Finances qui apporte le financement.
Sur la qualité de ce partenariat, le rapport tire une conclusion alarmante. « Les relations entre le maître d’ouvrage (MUHAT) et le maître d’œuvre (ACGP) ne sont pas fiables car le maître d’œuvre se dit ne pas être associé depuis le début du Projet. Les conséquences c’est le retard du recrutement du bureau de contrôle, entrainant le retard dans le paiement des décomptes. »
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