Mohamed Sidibé, transitaire malien évoluant en Guinée, s’est confié à Emergence le mercredi 14 mai 2019. Mohamed Sidibé, par ailleurs président du Haut Conseil des Maliens de Guinée et vice-président du Haut Conseil des Maliens de l’étranger, reconnait au prime abord que dans les activités de transite en Guinée, les choses se sont plutôt ‘’beaucoup améliorées’’, tant au niveau de la douane qu’au niveau des transitaires.
Tout de même, il évoque des difficultés : «les compagnies étrangères, comme Bolloré, ont des factures un peu plus élevées. Les autres difficultés, ce sont l’exiguïté de l’espace de chargement de camion, l’insuffisance des aires de stationnement des camions, l’absence des aires de stationnement de camions qui doivent rentrer au port. Les camions sont tous stationnés à Donka. Le parc de transport routier est vétuste. Il n’y a que des vieux camions dedans. Les frais de manutentions sont élevés au niveau du groupe Bolloré. Le problème de scanner. Quand il y a manifestation ou des jours fériés, des compagnies font payer. Ce n’est pas normal», énumère le transitaire malien.
Selon lui, le volume d’importation entre le Mali et la Guinée n’atteint pas les 10%. «Par contre, le port d’Abidjan, le plus convoité par le Mali, le coût des échanges, c’est plus de 43 milliards de francs CFA par an. Alors que la Guinée est censée faire plus de la moitié de cette somme. Puisque c’est le port le plus proche, naturel. Compte tenu de toutes ces difficultés que je viens d’énumérer, la Guinée est limitée», analyse-t-il.
La version de Bolloré…
De son coté, joint pour avoir sa version des faits, le chargé de communication de Bolloré Logistique réfute les accusations des transitaires. Contacté par Emergence le samedi 18 mai 2019, Fodé Diaouné a apporté un démenti cinglant aux accusations portées contre sa société par des transitaires relatives à la cherté du port de Conakry dont le sous-groupe Bolloré Logistique serait à l’origine.
Selon Fodé Diaouné, Bolloré ne gère pas le scanner. «Bolloré, je vais faire la différence, Conakry terminal, nous nous gérons le terminal à conteneurs. Donc, c’est quand les gens finissent de remplir toutes les formalités, qu’ils passent au scanner au niveau du Terminal à conteneurs. Si c’est du scannage qu’ils parlent, cela ne dépends pas de nous», tranche-t-Il.
En ce qui concerne la cherté proprement dite, «ce n’est pas nous qui fixons les prix. Cela est du ressort de la douane. Le port autonome de Conakry a accordé beaucoup d’avantage aux transitaires maliens », se défend le chargé de Communication de Bolloré Logistique à Conakry.
Youssouf Diallo