Emergence – Dans la Loi des finances initiale 2022 de l’Etat guinéen, plusieurs départements stratégiques qui devaient en principe bénéficier d’une augmentation de budget au regard des défis de l’heure sont paradoxalement moins bien lotis. Explications.
Le premier concerné par la cure est le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l’Intégration africaine et des Guinéens de l’étranger. Ce ministère qui résulte de la fusion de deux départements du gouvernement déchu voit son budget chuter de près de 8% à 444,3 milliards de francs guinéens, contre 482,6 milliards GNF dans la Loi des finances rectificative 2021. Difficile à comprendre, quand on sait que la Guinée a besoin d’une offensive tous azimuts et d’un rayonnement de sa diplomatie durant cette transition pour décrocher des soutiens à l’international.
Dans le secteur éducatif, seul le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle note une hausse légère de 1% par rapport à l’exercice budgétaire antérieur, avec 262,5 milliards de francs guinéens. Le budget du ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation connait une légère baisse de 0,21% à 1 810 milliards GNF contre 1 814 milliards GNF en 2021. Celui de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation enregistre une réduction drastique de 7% au moment où de grandes réformes sont attendues dans les universités et institut relevant de son ressort, pour se situer à 1 048 milliards de francs dans la LFI 2022 contre 1 132 milliards dans la LFR 2021.
Le ministère de la Culture, du Tourisme, et de l’Artisanat, pourtant résultat de la fusion de deux ministères, connait un baisse considérable de 41%. Avec un budget de 102,5 milliards GNF, il va devoir relancer à la fois le secteur culturel et touristique guinéen. Dans la Loi de finances rectificative de 2021, environ 175 milliards GNF, y étaient consacrés.
La Haute autorité de la communication qui veille au respect de l’éthique et de la déontologie des médias durant cette période sensible voit aussi son budget baisser légèrement à 16,7 milliards de francs contre 16,8 milliards GNF dans le budget rectificatif de l’année passée.
D’autres diminutions constatées dans le texte de loi relatif au budget sont en revanche compréhensives. C’est le cas du Conseil national de transition qui, avec 81 membres en lieu et place des 114 députés de l’ancienne Assemblée nationale, constate une réduction drastique d’environ 70% à 108,4 milliards GNF. Le Parlement récemment dissout s’était taillé 357,8 milliards dans la Loi des finances rectificative 2021. La Cour suprême de son côté une chute de 54%. Son budget est fixé désormais à 64,3 milliards GNF contre 142,6 milliards GNF en 2021.
Samuel Camara