L’année 2021 sera compliquée pour les caisses de l’Etat guinéen du fait des conséquences de la pandémie de Coronavirus et d’autres facteurs endogènes. Autopsie.
Selon un rapport du ministère du Budget sur les risques budgétaires pour le budget de l’Etat cette année dont Emergence Mag détient copie, une quinzaine de points de nature soit macroéconomique, budgétaire ou spécifique menacent le budget du pays.
Ces risques pourraient avoir pour conséquences la perte des points de croissance économique suite au repli de l’activité minière, aux chocs macroéconomiques et la fluctuation à la hausse des prix des produits pétroliers en contexte de non ajustement des prix à la pompe.
D’autres facteurs comme les subventions plus élevées que prévues en faveur de l’Electricité de Guinée (EDG) ainsi que des troubles socio-politiques et les pertes de recettes liées à l’application du Tarif Extérieur Commun de la CEDEAO sont aussi répertoriés.
S’agissant de la perte des points de croissance économique suite au repli de l’activité minière aux chocs macroéconomiques, le rapport du département du Budget mentionne que le degré d’occurrence ou de criticité reste cependant modéré. « En 2020, l’économie guinéenne frappée par la pandémie a su résister en raison de la résilience du secteur minier. Ce dernier en effet a connu un taux de croissance de 18, 4%, contribuant à un taux de croissance total du PIB de 5,2% ».
Cette perspective est aussi atténuée par l’entrée en activité de nouveaux projets miniers et l’application du Code minier pour les nouveaux contrats miniers, limitant ainsi les exonérations fiscales.
La fluctuation à la hausse des prix des produits pétroliers en contexte de non ajustement des prix à la pompe constitue un risque très élevé. Depuis longtemps, le gouvernement rechigne à revoir à la hausse le prix des produits pétroliers à la pompe. Ce qui pourrait avoir des effets fâcheux sur le budget avec notamment les subventions onéreuses accordées par l’Etat.
Dans le secteur de l’énergie, la source révèle que le secteur a connu une hausse de dépenses à travers les subventions plus importantes que prévues en faveur de la société EDG, estimées à 1,4% du PIB.
A ce niveau, le ministère d’Ismaël Dioubaté estime que le degré de criticité élevé s’avère fondé pour des raisons structurelles d’une part, aussi que du fait de la mise en œuvre du plan de riposte à la pandémie d’autre part.
« Concernant cette dernière, l’une des mesures-clés arrêtées était la gratuité de l’électricité pour certaines couches sociales et s’est avérée plus couteuse que prévu. Cela a conduit à des besoins de financement de EDG qui sont plus élevés qu’anticipés ».
Le même rapport nous apprends que les effets de 2020 pour la société électricité de Guinée (EDG) a un besoin de financement additionnel d’environ 1.378 milliards de francs guinéens. Les raisons de cette tendance incluent une augmentation de la demande et un plus grand recours à l’énergie thermique, une technologie beaucoup plus coûteuse.
En plus, des troubles sociopolitiques en contexte d’élections présidentielles et législatives ont aussi atteint un degré élevé. Ces deux processus ont entraîné des pertes de recettes fiscales et un accroissement des dépenses de maintien d’ordre public.
Au regard de tous ces risques, le rapport nous fait savoir que la loi de finance pour l’année 2021 fixe un déficit budgétaire de 4 227 Milliards francs guinéens (3,4% du PIB) et un solde budgétaire de base de 867 milliards GNF, soit 0,5% du PIB.
Ces éléments découlent d’un niveau de recettes totales de 23 512 Milliards et de dépenses évaluées à hauteur de 27 739 milliards GNF.
In Emergence Mag N°15