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BCRG : ce que nous savons sur la nébuleuse affaire de 3 tonnes d’or confisquées en Belgique

Emergence – Depuis le weekend dernier, une opération douteuse concernant 3T d’or concentre l’actualité.  L’ancien Gouverneur de la Banque Centrale, Lounceny Nabé et ses anciens vice-gouverneurs présents à Conakry sont constamment convoqués au Haut commandement de la gendarmerie pour des fins d’explications. De quoi s’agit-il?

L’affaire remonte à début 2021, bien avant le coup d’État. Dans le cadre des opérations régulières d’or, la BCRG fait un dépôt de 19 tonnes chez le  partenaire  Affinor. L’objectif selon les autorités, c’est de transformer ce métal précieux, de son état brut à l’état de monétisation. Le partenaire se charge à cet effet d’affiner l’or et de le vendre, puis rapatrier  les devises ainsi générées  dans les comptes de son partenaire guinéen.

On apprend auprès de nos sources, que ce contrat pour ces genres d’opérations  date de 2015.

Plus d’une dizaine de tonnes d’or,  suivant cette procédure, n’ont connu aucun malentendu entre les deux  parties.   Le débat désormais, c’est autour des 3T restantes dans les comptoirs de la société de droit Belge.

Informé de cette transaction qu’il soupçonne douteuse,  le nouveau Gouverneur de la BCRG s’est rendu en Belgique, chez le partenaire, afin d’être d’avantage éclairé.

Arrivé là-bas, patatras ! Il va demander de lui permettre de transférer le dépôt en or de la Guinée à Affinor chez un autre affineur qui est américain informe l’avocat Guinéen  de la société Belge.  Selon le même  avocat,  Il lui sera opposé un non catégorique, arguant que le procédé est contraire aux clauses contractuelles.

Le Président de la junte , le Colonel Mamadi Doumbouya, qui  sera par la suite  informé, intimera  la convocation des dirigeants de la BCRG au moment des faits,  pour des fins d’explications.

Des dessous qui laissent subodorer de la corruption

Cette opération révèle assez de zones d’ombre.

La réaction du partenaire, sans ciller, qui est catégorique devant les autorités du pays, laisse croire que les dispositions qui prévoient la rupture du contrat sont taillées sur mesure du partenaire. C’est alors bon de savoir les raisons.

L’autre chose, qui reste à élucider, c’est  qu’il est prévu dans le contrat la création d’un compte sur lequel seront déposés les bénéfices générés par ce placement, en attendant la vente du produit. Selon les autorités de la BCRG, à ce jour, il n’y a aucun kopeck disponible sur ce compte.

C’est autant de questions qui devraient être répondues au cours  cette enquête préliminaire  ouverte par la gendarmerie.

Dossier à suivre !

Emergencegn