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Banque : BNP Paribas officialise son retrait du capital de la BICIGUI

Le groupe français BNP Paribas veut quitter sa filiale guinéenne, la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie de Guinée (BICIGUI). Un appel à cession est d’ores et déjà lancé à cet effet.

Longtemps classé comme rumeur, le retrait de la BNP Paribas du capital de la BICIGUI est désormais officiel.

Le groupe français, actionnaire majoritaire avec 55,63% de parts, a révélé mercredi dans un communiqué qu’une « réflexion stratégique » est ouverte en vue de « céder sa participation dans le capital de sa banque en Guinée ».

La même réflexion est en cours aussi pour les filiales burkinabè, la BICIAB et la BICIM du Mali de la BNP, ceci, pour lui permettre de mieux recentrer ses opérations sur le continent noir, note la source.

Ce départ au moment où la Guinée procède au lancement de plusieurs mégaprojets dans le secteur minier et s’apprête à vivre son boom minier surprend plus d’un à Conakry.

La banque française assure ne pas vouloir ainsi se retirer de tout le continent. Mais une démarche qui vise à explorer les alternatives et les partenariats possibles permettant à la BICIGUI de mieux mettre en œuvre son potentiel de développement.

Cependant, dans les milieux guinéens des affaires, on pointe les mauvaises performances accumulées ces dernières années. La BICIGUI ayant refusé d’engager de gros investissements pour améliorer ses services, fait face à la forte concurrence menée par Ecobank et de solides banques nigérianes.

On rappelle que la BICIGUI est présente en Guinée depuis novembre 1985. Avec 31 agences réparties sur le territoire guinéen et 81 000 clients dans son portefeuille en décembre 2017, elle occupe la tête du secteur bancaire, en termes de couverture du territoire.

Cette banque employait 337 travailleurs en 2013, selon une note de la Supervision bancaire de la BCRG.

S’exprimant sur ce retrait retentissant de la BNP Paribas de son pays, le Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana a plutôt dédramatisé la mesure, estimant que celle-ci n’était pas un cas propre à la Guinée. « Ce n’est pas parce que la Guinée est infréquentable », a-t-il souligné. « Ils veulent recentrer leurs opérations sur la Métropole ».

Par Samuel Camara