Trois milliards GNF volatilisés à la MUFFA de Faranah : Afriland First Bank Guinée indexée

Emergence – L’affaire fait grand bruit à Faranah. Elle résiste encore au temps, malgré qu’elle date  d’il y a un peu plus d’un an,  le présumé détournement  de plus de trois milliards de  francs guinéens dans les caisses  de la MUFFA de Faranah.

Conséquence, la Mutuelle financière des femmes africaines (MUFFA) Guinée  est aujourd’hui porte close. Plus aucun service n’y est disponible.

La Présidente  de cette structure, Hadja Mariama  Cissé  a son nom sur toutes les lèvres comme étant  celle qui  aurait détourné ce fonds.

Nous avons en effet joint la mise en cause. On a été la rencontrer à Sangoyah, dans la commune de Matoto.  Entrepreneure de son état, elle y a une  unité  de transformation de l’arachide en patte.

Interrogée sur les accusations de détournement qui lui collent à la peau, elle les a battues en brève. Avec un regard hagard, qui furtivement observe aussi les discussions avec les clients au fond de la salle,  Hadja Mariama Cissé, d’un air stupéfait et indigné  se présente  plutôt comme une  victime d’un système d’arnaque.

Elle raconte !

« Il y a plus de trois ans, le Président, dans le souci d’aider les femmes de Faranah, a mis en place cette MUFA. Pour un premier temps, elle a été alimentée à hauteur de 1,4 milliard de francs Guinéens.  Ce montant a été partagé entre les  différents groupements, pour être remboursé avec un taux d’intérêt de 2%. Ce qui  fut notre première surprise, en apprenant que l’argent doit être remboursé avec un taux d’intérêt.

Malgré tout, les prêts contractés ont été remboursés. Il restait 125 millions  que j’ai payés sur fonds propre en vue d’avoir accès à un autre fonds, comme c’est d’ailleurs la règle.

Puis , ils nous ont versé  un milliard de francs guinéens,  qui ont été remboursés à hauteur de  600 millions de francs. Le montant restant a été débité sur le compte des femmes qui avaient cotisé et épargné  avant le début de ce processus,  plus de 580 millions de francs guinéens. C’est après tout cela,  que j’ai été surprise d’apprendre que la banque a de nouveau versé 3 milliards que la présidente que je suis, a détourné.  Je suis allé  alors tirer mon relevé de compte bancaire. L’autre surprise, j’ai constaté  sur le compte des retraits de 2,5 milliards de francs et de 1,875 milliards dans un intervalle de moins de deux mois. Par qui ? Je ne sais pas.  Ce qui est aussi curieux et qui démontre une attitude douteuse de la banque, c’est de savoir, comment peut-on permettre à une personne de décaisser un autre montant, pendant que le précédent n’est pas encore payé », a narré l’ancienne présidente de la MUFA de Faranah.

« La MUFFA, une institution pour appauvrir les femmes »

Entourée de ses conseillers,  la dame n’a pas aussi caché sa colère contre la MUFFA. Selon elle, les dirigeants d’Afriland Bank chargés de la mise en œuvre de ce projet ont dévoyé  l’initiative présidentielle.

« La MUFA est venue pour appauvrir les femmes. Tenez-vous bien, en dépit du taux d’intérêt dont on ne savait pas que cela  existait, c’est nous qui payions les 7 personnes qui travaillaient pour le compte de  l’administration de la banque. C’est nous qui payions aussi le carburant, le loyer et assurer la maintenance du groupe avec notre argent, car on versait intégralement  à Afriland Bank, le prêt ainsi que le taux d’intérêt. Rien ne restait dans notre caisse.

Croyez-moi, que ça m’a appauvrit. J’ai mis tout mon capital dans cette affaire pour être enfin dénigrée. »

Apprenant la nouvelle, le Président a ainsi mis en place une commission d’enquête  présidée par l’un de ses conseillers à la Présidence, par ailleurs  ancien vice-président de l’Assemblée nationale, Saloum Cissé .

Joint au téléphone, l’un des membres de cette commission, en l’occurrence  l’Honorable Bandjou Oularé  n’a pas caché, lui-aussi, son indignation face à cette situation.

Le député de Faranah soutient que leurs enquêtes  les ont amené à la conclusion selon laquelle l’argent a été détourné, mais non  pas par la présidente qui a été en effet  accusée.

Le silence du Président de la République  suscite assez d’interrogations. Lui qui aurait reçu  à ce jour,  tous les rapports concernant cette affaire. Peut-être  qu’il hésite à mettre au goût du jour,  le pot aux roses  qui impliquerait un partenaire auquel il tient absolument.

Mognouma Cissé