Comme un cancer, le mauvais stationnement des véhicules dans la circulation est l’un des nombreux maux qui gangrènent la ville de Conakry, capitale de la République de Guinée. Pour y remédier, le gouverneur de la ville, général Mathurin Bangoura, se lance à l’assaut de cette pratique qui semble ternir la réputation de la capitale guinéenne. Il n’est donc pas question pour lui, de laisser libre cours à cette plaie.
Le 22 mars 2017, l’opération ‘’ traque des véhicules pour mauvais stationnement ’’ est lancée à Conakry, sous la coupole, bien évidemment, du Général Mathurin Bangoura. La police verte créée un peu plus tôt par le gouverneur, est l’entité chargée de cette nouvelle opération, avec à sa tête, Mohamed Gonzilé, directeur des services propres (décentralisés) de la ville de Conakry.
Outre les agents de la police verte, des sociétés privées possédant des grues sont recrutées par Mathurin Bangoura, pour la cause. D’où l’implication des sociétés VAFI SANO et SOGUICI à travers un contrat avec la ville de Conakry. En tant que collectivité locale, la ville de Conakry bénéficie de 30% du montant prélevé sur chaque véhicule, comme amende, contre 70% de ce montant pour ces sociétés. Soit un montant de 100.000GNF pour la ville de Conakry, à en croire le directeur des services décentralisés. Pour une ville comme Conakry où l’indiscipline des conducteurs de véhicules de tout genre est monnaie courante dans la circulation, cette activité s’annonce bien comme une mine d’Or pour les parties impliquées dans ce business. Cette opération qui était pratiquement polarisée sur kaloum, centre-ville de la capitale, va progressivement s’étendre sur les cinq communes de Conakry et dans les périphéries. Avec à la clé, l’arrivée sur la scène d’un nouvel acteur, la police routière, qui vient de jeter son dévolu sur cette mine d’Or découverte par le général Mathurin Bangoura.
Les appétits de la lionne de la route semblent avoir été aiguisés par cette activité juteuse qui sanctionne à 300 milles francs guinéens, le mauvais stationnement des véhicules dans la circulation. Contrairement à la police verte, la police routière se dote de nombreuses grues et de fourrières dans chaque commune de la capitale. Une façon pour elle, d’imposer son autorité dans la règlementation de la circulation routière urbaine. Au niveau de l’entité gérée par Mohamed Gonzilé, la montée de la police routière sur le ring de ce business est très mal perçue.
Par jour, c’est plus d’une dizaine de véhicules arraisonner par les agents de la police routière qui sont remorqués sur des grues, en direction des différentes fourrières de ce service de sécurité, au grand dam de la police verte du gouverneur Mathurin Bangoura. Bien équipée pour mener à bien cette opération sans avoir à partager la manne financière issue de cette affaire, la police routière se met au quotidien, plein les poches, au préjudice du trésor public. A-t-on appris de sources anonymes.
Avec environ dix véhicules remorqués au minimum par jour, la police routière engrange une manne financière de 3 millions de francs guinéens au quotidien. Soit, un montant estimé à 90 millions de francs guinéens par mois. Pendant ce temps, c’est un flou artistique qui entoure l’utilisation de ce montant, censé renflouer les caisses publiques.
Raoul Thierry Soumahoro (EMERGENCE MAG 3eme Numéro)