Transports urbain : le calvaire des usagers de la route à Conakry …(Témoignages)

Les week-end à Conakry ressemblent à un goulot d’étranglement qui ne dit pas son nom. Toutes les occasions sont bonnes pour assécher les porte-monnaies des passagers.

Le moindre embouteillage est comme une aubaine pour les chauffeurs qui s’adonnent à cœur joie au tronçonnage.

Une pratique consistant à faire payer aux passagers par deux fois, le prix normal d’un tronçon. De Kaloum à Dubreka, c’est un autre parcours du combattant. 50 mille francs en poche peuvent bien faire l’affaire.

Sur l’axe aéroport-km 36, le passager s’embarquant pour une longue distance, a rarement l’occasion de faire un parcours sans faute. Assis et serré dans un taxi dégageant une chaleur digne du Sahel, il est laissé à la Tannerie. Là, l’indélicat chauffeur embarque d’autres passagers pour une autre destination pendant que le pauvre attend un autre taxi pour le même chemin de croix.

Et si la chance lui sourit d’avoir un autre taxi, le plus souvent il est obligé de faire escale encore à Matoto où d’autres passagers en file indienne attendent sous un soleil de plomb. De Matoto, c’est encore parti pour un autre calvaire. Bousculades et rixes sont le lot quotidien entre passagers et conducteurs de taxi. Les biceps sont souvent mis à contribution pour les besoins de la cause.

Complicité syndicale

Au km 36, cela se passe de commentaires. C’est un syndicaliste même qui a négocié, samedi 2 mars, dans les bandes de 15 heures, un minibus pour transporter des passagers à destination de Dubreka. Chaque passager devait payer 5 mille francs guinéens contre 3 mille en temps normal.

« Il faut avoir beaucoup d’argent pour oser sortir à Conakry. Pour un point A à un point B, ma mère préfère prendre carrément un ‘’déplacement’’ pour abreuver sa souffrance. C’est un gros risque que de sortir en ayant en poche que juste son transport », conseille une jeune dame dans un taxi de la capitale.  Et l’autre de renchérir : « Les chauffeurs inventent des histoires pour nous faire payer plus. Le plus souvent en complicité avec certains syndicats de la place qui sont parfaitement au courant des pratiques des chauffeurs. Tout ce qui les intéresse, c’est les tickets que les chauffeurs payent chaque matin. De Gbessia à km 36, ça m’a coûté 25 mille francs guinéens.»

Le pire est que tout se passe au su et au vu des autorités compétentes au premier chef, le ministère des Transports où trone Aboubacar Sylla.

El hadj Mohamed