Transition : pourquoi la convocation des DAAF est saluée…

Emergence – Le président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya, rencontre ce mardi 5 octobre tous les Directeurs des affaires administratives et financières des départements ministériels et régies financières dans la capitale. Une rencontre qui est loin d’être fortuite.

La rencontre le CNRD et les DAAF intervient alors que le président de la junte militaire s’est engagé à plusieurs reprises de combattre la corruption, le détournement des deniers publics et d’auditer les gestions antérieures.

L’annonce de la rencontre avec les DAAF, sur un ton qui frise la convocation, a été applaudie au sein de l’opinion. Car plusieurs estiment que la gabegie et la corruption qui gangrenait l’administration Condé est venue en partie de ces gestionnaires financiers.

Majoritairement jeunes, recrutés par l’ancien chef de l’Etat pour booster et rajeunir l’administration, le DAAF sont devenus au fils des années un véritable problème pour l’administration du pays. Issus en grande parti d’un groupe hétéroclite dénommé « 518 », ils ont réussi à faire fortune de manière surprenante et assez rapide une fois au contact avec les finances de l’Etat. Beaucoup ont réussi en un lapse de temps à bâtir de somptueuses villas un peu partout dans le pays et à l’étranger.

Véritables parrains de groupuscules de militants de l’ex parti au pouvoir, le RPG, certains Directeurs des affaires administratives et financières étaient aussi devenus plus puissants que leurs ministres de tutelle. Au point de braver parfois les instructions de ces derniers, parce que forts du soutien d’Alpha Condé et des pontes du parti présidentiel.

Dès lors, leur convocation, fut-elle sur fond de menace ou de manière manu militari ne peut qu’être salutaire et saluée. Pour la simple et bonne raison qu’ils sont toujours comptables de leur gestion. Et de la gestion dont il peuvent faire pendant cette période trouble, dépend en parti la crédibilité des nouvelles autorités. Ils doivent être recadrer. Jusqu’à preuve du contraire.

Ousmane Sylla