Télécoms : ce que nous savons du nouveau deal entre la Guinée et Global Voice Group

Emergence – A la surprise générale, l’Etat guinéen est parvenu à sceller un accord avec la société seychelloise Global Voice Group (GVG), avec laquelle il était pourtant en procès devant le Tribunal Arbitral de Paris.

Cet accord dont nous en savons peu, pour l’instant, vient mettre fin, de toute évidence, à une saga judiciaire qui opposait les deux parties depuis décembre 2016.

A cette date, GVG avait engagé une procédure arbitrale contre la Guinée devant la Chambre de commerce internationale de Paris. Elle réclamait 106,5 millions de dollars USD pour « impayés » et « résiliation abusive » d’un accord signé en 2009 avec l’ARPT.

Cet accord, rappelons-le, autorisait l’entreprise seychelloise à contrôler le système de taxation des appels internationaux entrants et les appels nationaux, le spectre des fréquences et à lutter contre la fraude.

Mais la Guinée l’avait remis en cause, évoquant des faits de corruption, notamment.

Par la suite le Tribunal arbitral avait condamné le gouvernement guinéen et l’ARPT au paiement de 25 millions USD à Global Voice Group.

L’Etat guinéen avait annoncé un recours en annulation devant la Cour d’appel de Paris. Sans trop poursuivre le dossier.

Table rase du passé ? 

C’est dans cet imbroglio judiciaire qu’intervient un nouvel accord entre les deux parties. L’Etat guinéen à travers l’ARPT et GVG acceptent de regarder de l’avant et de faire affaire.

Un Mémorandum d’entente a été paraphé le 1er avril côté ARPT par son directeur général Yacouba Cissé et côté GVG par son PDG James Gabriel Claude.

Le deal prévoit le déploiement d’une plateforme de pointe pour la régulation de l’écosystème mobile et numérique en Guinée.

Ce que nous savons aussi de cet accord, c’est que sa mise en œuvre commence en juin prochain.

Global Voice se charge de l’enregistrement des identités mobiles et numériques et va s’occuper également l’interconnectivité, les services data et l’argent mobile.

Le contrat couvre une période de cinq ans. L’ARPT reprend la gestion de la plateforme numérique au terme de la durée du contrat.

Une bonne affaire pour la société seychelloise qui exulte déjà. « Nous avons un lien particulier avec la Guinée qui a été l’une des premières nations africaines à déployer nos anciennes plateformes, il y a plus de dix ans. Nous nous reconnaissons dans l’esprit visionnaire de ses dirigeants, notamment ceux de l’ARPT. Il y a entre nous une réelle convergence de vision », a indiqué son PDG James Claude, cité par un communiqué du groupe.

« Avec nos nouvelles technologies qui ont beaucoup évolué avec le temps, nous sommes convaincus d’apporter des réponses concrètes aux nouveaux besoins du régulateur dans l’environnement actuel et futur des télécoms en Guinée », a ajouté Claude.

Samuel Camara