Stades de Nongö et du 28 Septembre : des montants démentiels, des contrats « mal » ficelés, des chantiers sans fin

DOSSIER EMERGENCE – A l’origine, la construction de ces deux stades avait bien été planifiée dans le cadre des travaux d’infrastructures devant abriter la CAN 2025.

A la décharge des autorités de la transition, tout cela est resté un vœu pieu, aucune avancée notoire sur le terrain. Et la Guinée, très logiquement, a perdu le statut de pays organisateur de cette biennal du football continental.

Malgré tout, les militaires ont décidé de combler le déficit d’infrastructures dans le pays, afin de pouvoir espérer abriter, très prochainement, la compétition mère en Afrique. La CAN. Sauf que les moyens de l’Etat sont limités. Et il est quasiment impossible de trouver, en cette période de transition, des financements extérieurs pour satisfaire cette volonté.

Comme on y tient, le gouvernement de l’ancien Premier ministre Bernard Goumou, dans un élan populiste a lancé des travaux de rénovation, qui a tout l’air d’une reconstruction, de ces deux stades. Et pourtant, l’urgence était de rénover l’un des stades en vue de permettre au pays qui a nourri l’ambition d’abriter la CAN, d’accueillir ses matches à domicile.

Mais bon !  Comme on peut le remarquer pendant cette transition, on affectionne beaucoup les grands travaux et certains cadres haut perchés en profitent pour exiger des commissions et des dessous de table de négociations. Donc, pour se faire plein les poches

Des montants démentiels sont annoncés pour exécuter ces travaux. Des chiffres fous qui coupent le souffle pour des travaux de rénovation, bien sûr.  En tout, 90 millions de dollars US répartis comme suit : 30 millions dollars pour le Stade du 28 Septembre, soit 267 milliards GNF et 60 millions de dollars pour le Stade Général Lansana Conté de Nongö, soit 550 milliards de dollars.  Etonnamment, les montants respectifs attribués à ces deux stades pour leur rénovation dépassent de loin le coût de construction. Autrement, pour le stade de Nongö, le montant pour la rénovation est plus grand que celui qui a été investi pour sa construction. C’est la même chose pour le stade du 28 septembre.  Une pédagogie est importante pour mieux comprendre.

Pire, il n’y aurait pas eu d’appel d’offres.  Le document contractuel est, d’ailleurs, paradoxalement, gardé au secret.

Par rapport au mode de financement de ces travaux, on apprend qu’il est fait par titrisation, faisant ainsi exploser la dette intérieure.

Quant au mode de passation, on apprend également que ça a été fait par entente directe avec un risque énorme de surfacturation.

Sur le terrain, les entreprises qui se sont engagées à exécuter le contrat dandinent. Le retard est beaucoup plus visible à Nongö, ou tout est presque à l’arrêt.  Là-bas, les machines se sont éteintes. Pour ne pas rester sans rien faire, alors qu’il y a nécessité, certainement, de se mettre plein dans la poche, on fait passer des couches de peinture pour l’esthétique d’un local non opérationnel.

Il examen de ce contrat et une réévaluation des activités est nécessaires pour avancer dans la bonne direction.

Emergence