SEG : les robinets à sec mais les factures toujours élevées …

La quasi-totalité des quartiers de Conakry connaissent actuellement une pénurie d’eau potable. L’eau potable est devenue un luxe pour beaucoup d’habitants de Conakry.

Beaucoup sont les femmes et les jeunes gens qui parcourent des kilomètres entiers avec des bidons de 20 litres dans les brouettes. Pour s’en convaincre, notre reporter a fait un tour dans certains quartiers en manque de cette denrée rare. C’est le cas du quartier Koloma dans la commune de Ratoma. Là, l’eau coule au robinet trois jours sur sept.

L’eau est devenue tellement rare que certains se sont tournés vers l’eau du puits avec tous les risques de saleté, donc impropre à la consommation.

Aissatou Doukouré habitante du quartier Koloma témoigne : « dans notre quartier ici, l’eau sort du robinet trois (3) fois dans la semaine, les mardis, jeudis et samedis. En plus de ce rythme qui n’est pas satisfaisant pour nous, l’eau ne fait pas plus de cinq (5) heures à la pompe. Souvent, certains ménages n’en bénéficient pas, ils font plutôt recours à l’eau du puits ».

Dans ce quartier, se procurer de l’eau potable du robinet de la SEG, relève d’un calvaire, excusez du peu, de la sainte pagaille. Parce que tout le monde a peur que l’eau ne coupe, avant d’être servi.

Pour Fatoumata FADIGA habitante de Koloma Nassouroulaye : « malgré l’harmonie et la fraternité qui règnent entre nos différentes familles, il nous arrive de nous quereller entre nous, chacun voulant se procurer de l’eau à temps ».

Malgré cette rareté de l’eau potable dans ce quartier, la facture d’eau émanant de la Société des Eaux de Guinée (SEG) n’a pas changé. C’est toujours les mêmes montants depuis le temps pendant laquelle, la desserte était quasiment regulière.

Et dire que nous sommes au pays du chateau d’eau de l’Afrique occidentale, c’est un océan de contraste.

Fatou Kebé