Réussite : Fatima Camara, la guinéenne qui vise loin

Du haut de ses 34 ans, la jeune dame n’est pas une inconnue du grand public. Actuelle assistante administrative du directeur national des impôts, Fatima Camara évolue dans plusieurs domaines comme les affaires, la politique ou encore le sport. Comment réussit-elle à allier fonction administrative et basket-ball, tout en s’usant pas trop à la tâche ? Quel est le parcours de cette dame d’acier au gabarit imposant ? Emergence est allé  à sa rencontre. Portrait. 

D’un père diplomate et d’une mère au foyer, Fatima Camara est née le 06 mai 1985 en Ethiopie. Elle débutera là son école primaire, qu’elle va poursuivre en Côte Ivoire, avant de rallier  la Guinée pour le secondaire. Diplômée d’une maîtrise en sciences juridiques de l’université Général Lansana Conté, Fatima a décidé d’aller se perfectionner au Ghana, après son cursus universitaire à Conakry. Elle y obtient un diplôme de l’ICPS (Institute Center for Professional student) avec un proficiency en langue anglaise.

Mais il faut rappeler que celle qui rêve d’être un jour Présidente de la Guinée, quoi de plus beau, si l’on en croit Barack Obama qui a dit que « l’histoire des grands Hommes commence par un rêve », a très vite compris qu’il ne faut compter que sur ses propres efforts.

Fatima, la femme d’affaires

A sa derrière année d’université à Conakry, elle crée avec ses copines une entreprise dénommée (GUINEAN QUEENS) qui recrute des hôtesses et qui fait de la communication, la décoration et le service traiteur. Elle raconte comment elle a obtenu son premier contrat en 2014,  en parvenant à trouver 40 hôtesses à la veille d’une cérémonie organisée par une société de brasserie de la place.

« J’étais avec une amie et je suis allée voir plusieurs personnes pour leur expliquer notre volonté de bâtir une entreprise, tout en leur promettant qu’elles pouvaient nous faire confiance pour leur cérémonie. J’avoue que ce n’était pas du tout facile. Et puis un jour, un ami m’a mis sur le coup d’une cérémonie de lancement d’une boisson d’une société de brasserie de la place. C’est ainsi que je suis allée avec une amie afin de rencontrer le directeur général qui nous a bien reçues, et qui nous a fait confiance. Il nous a demandé : est-ce que vous pouvez mobiliser 40 hôtesses demain pour ma cérémonie. La réponse était oui. Mais comment trouvez ces hôtesses, alors que nous venions de commencer, et c’était notre première activité, on n’avait même pas 10 filles. Et nous avons cravaché de 16 heures à 9h du matin pour trouver les 40 hôtesses pour la cérémonie. Et on a fait toutes les boîtes de nuit. Et c’est ainsi qu’on a réussi à décrocher notre premier contrat d’une cinquantaine de millions de francs guinéens », rappelle-t-elle.

Aujourd’hui à la tête d’une nouvelle agence événementielle dénommée Cre’art, Fatima a pour ambition de devenir la femme d’affaires la plus riche d’Afrique. Son slogan, c’est bien possible. Comme on le dit, « A cœur vaillant, rien d’impossible »

Fatima, la politique qui rêve d’être présidente de la République

Si elle n’est pas devenue journaliste, c’est parce qu’il fallait faire un choix  difficile après le Baccalauréat. Elle décide alors de s’inscrire dans une faculté de droit, après avoir été conseillé par ses parents. Mais Fatima n’a jamais perdu cette volonté d’être au-devant de la scène et de ne pas passer inaperçue, d’autant plus qu’elle a un parcours scolaire et universitaire irréprochable. Elle a été attirée grâce à une amie, sa voisine dont le père était un homme politique, le président du parti UNP (Union nationale pour la prospérité). Elle décide alors de prendre part à un atelier de formation des femmes politiques. Elle va y aller et elle va décrocher le poste de Porte-parole adjointe du Cadre de Concertation des Filles/Femmes des Partis Politique de Guinée en 2011 et en 2012 ensuite Porte-parole de la même structure.

De l’UNP, Fatima rejoint ensuite l’UNR (Union nationale pour le Renouveau) dirigé par Boubacar Barry, actuel ministre du Commerce. Mais ce parti a fusionné avec le RPG Arc-en ciel. Elle reste et demeure à ce jour, membre à part entière de la majorité présidentielle.

Sélectionnée en 2012 parmi les 100 jeunes de l’Afrique de l’Ouest pour faire partie des 11 fellows qui ont bénéficié d’une bourse d’étude à Dakar pour le renforcement des capacités des jeunes leaders de l’Afrique de l’Ouest, elle décrochera un financement pour la Guinée avec son projet axé sur l’ouverture d’un centre appelé CLINIQUE ELECTORALE qui a permis de former les femmes candidates aux législatifs en 2013.

Fatima, la basketteuse

 Aujourd’hui à la tête de la ligue régionale de Basket-ball de la capitale Conakry, Mme Kourouma Fatima Camara n’a jamais perdu l’amour de ce sport, à cause confie-t-elle de Michael Jordan, son joueur préféré.

Fatima et le basket-ball, c’est depuis le lycée KK (Koumandian Keita) et elle a intégré le club ASFAG, ensuite Jeanne D’arc et enfin le BAC (Basket amateur club), le club de son lycée KK. Capitaine, ensuite vice-présidente du club après avoir raccroché, elle décide de soutenir Sakoba Keita en 2015-2016 comme  et elle devient ainsi présidente de la ligue régionale et membre de facto de la fédération guinéenne de Basket-ball. Son ambition aujourd’hui, faire en sorte qu’il y ait plus de clubs féminins dans le basket-ball et si dit-elle, on est plus soutenu et appuyé par le département, nous ferons de ce sport, le plus grand favori et qui rapporte plus de trophée à la Guinée.

Fatima, ambitionne d’être une femme influente d’Afrique

Actuellement,  Fatima Camara est assistante du Directeur National des Impôts et son parcours reste élogieux.

La juriste a été, en 2015, sélectionnée parmi 50 000 jeunes de l’Afrique Sub-Saharienne pour faire partie des 500 jeunes leaders Africains à participer au MANDELA WASHINGTON FELLOWSHIP qui est un programme initié par le Président BARACK OBAMA, afin de renforcer les capacités  des jeunes leaders africains  dans les plus grandes universités américaines .

Avec ce programme, Les Etats-Unis investissent dans la nouvelle génération de leaders africains et mobilisent des moyens substantiels pour développer les compétences de leadership, favoriser l’entrepreneuriat et créer un réseau mondial entre les jeunes leaders africains et les Etats-Unis.

En 2016, Fatima est nommée leader d’exception.

Evoluant aujourd’hui dans plusieurs associations comme le Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprises et le mouvement PAS SANS ELLES, son rêve le plus fou reste celui de « Devenir présidente de la Guinée, son pays ».

Mohamed Mônêmoundomma Bangoura in Emergence Mag N°07-Octobre