Emergence – Le dernier rapport du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque Centrale de la République de Guinée concernant le deuxième trimestre de 2024 ne fait aucun mystère sur la tendance baissière des réserves de changes.
« Les réserves de change ont poursuivi leur tendance baissière, s’établissant à 1 922,1 millions de dollars américains à fin juin 2024, soit une contraction de 6,1 % en glissement annuel. Cette baisse est principalement due aux transferts effectués par la Banque Centrale pour le compte des banques résidentes, aux règlements des dépenses courantes de l’État, aux entreprises publiques et au paiement de la dette extérieure » peut-on lire dans le rapport.
Sauf que, selon des informations impossibles à recouper auprès des autorités qui sont hermétiques à toute sollicitation, la tendance baissière est largement au-dessous des chiffres qui sont annoncés. On pari que l’ampleur est d’autant plus grande, que les réserves à ce jour peuvent supporter à peine un mois d’importations.
Notre source invoque lui-aussi, comme contenu dans le fameux rapport du CPM, les dépenses publiques. Notre interlocuteur explique que ces dépenses, c’est, d’abord, pour régler les factures de l’EDG dues aux fournisseurs d’électricité, puis acheter le carburant au compte de la SONAP.
Pour rappel, les autorités ont décidé, à travers la SONAP, d’être l’importateur exclusif de carburant. A cet effet, il a été décidé, que la structure Étatique mobilise les devises nécessaires à la quantité de carburant importée mensuellement dans le pays. Ce montant s’élève à plus de 100 millions dollars. Et c’est la banque centrale qui doit se saigner pour mettre ce montant mensuellement à la disposition de la SONAP. D’ailleurs, faut-il le préciser, que depuis l’incendie du plus grand dépôt de pétrole de Kaloum, ces dépenses ont presque doublé, car on procède de la manière du Ship to Truck. Autrement servir les citernes à partir du bateau.
« Avant, c’est les marqueteurs qui trouvaient les devises pour importer le carburant, peu importe comment et où il faut trouver les devises. Maintenant, c’est l’Etat qui le fait. Ça soulage bien sûr les markéteurs et ça fait saigner l’État, c’est du non-sens », peste un spécialiste des finances publiques.
Pour l’instant, toutes les stratégies mises en place en collaboration avec la BCRG en vue de pallier le déficit, s’avèrent très peu efficaces, notamment celle contraindre les sociétés minières à rapatrier la moitié de leurs devises.
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