Emergence – Née sur les cendres de la défunte SOTELGUI, Guinée Télécoms est une initiative du régime déchu en vue de palier à l’extinction de la seule société nationale de télécommunications à participation exclusive de l’Etat.
Le projet était pourtant très ambitieux. Cependant, en toute logique, il s’avère irréaliste, du moins pour le moment, malgré la volonté évidente des nouvelles autorités à le rendre effectif.
Une marche à reculons
Pour joindre l’utile à l’agréable, le Président Alpha Condé qui voulait d’un successeur à la SOTELGUI qui venait d’être liquidée à cause de la mauvaise gestion de ses dirigeants, a créé Guinée Télécoms. Cela, suivant le décret D/2017/246/PRG/SGG du 15/09/2017.
Dans la foulée, la nouvelle société ainsi créée par décret, bénéficiera d’un prêt de EximBank, une banque publique chinoise. Le montant du prêt s’élève à hauteur de 50 millions dollars.
A ce jour, plus rien ne reste de ce pactole important, qui, en réalité, n’a pas servi à grand-chose.
Les responsables d’alors, parlent de l’achat des équipements techniques. Ceux-ci ont été installés en juin 2015. Deux ans plus tard, en 2017, ils étaient hors d’usage, c’est-à-dire tous pourris sans qu’ils profitent à l’acheteur.
La faute aux responsables de cette entité et ceux de la tutelle qui n’est autre que le ministère des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique, qui se sont succédés à la tête de ces structures respectives.
D’ailleurs, à l’époque, les spécialistes du domaine ont alerté contre une politique de relance inefficace et contreproductive, dont le seul dessein, selon eux, était de servir des intérêts personnels.
En effet, l’appel aux partenaires annoncé prometteur, fut un échec. Les quelques rares investisseurs, notamment maghrébins, se sont vite ravisés.
« Investir dans ce projet est un gros risque qu’aucun investisseur sérieux ne pourrait prendre. En réalité, rien n’est encore fait. Pourtant, il faut qu’il ait au moins un petit quelque chose pour attirer les partenaires. Chaque fois qu’il y en a qui exprime l’intérêt pour le projet, ils sont aussitôt découragés dès qu’ils s’informent sur sa situation du moment », susurre un spécialiste des télécommunications.
Le CNRD promet sur l’inexistant
Arrivés au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat qui a écourté le troisième mandat d’Apha Condé, les militaires vont vite dépoussiérer le projet.
Dans cette logique, ils finaliseront le processus de création de la société qui sera dotée d’une personnalité juridique (le RCCM et le statut sont désormais disponibles).
Le capital de la nouvelle société anonyme qui est fixé à 12 milliards GNF, dont plus de la moitié est libérée, a précisé le ministre des télécommunications chez nos confrères de DjomaMedia, est ouvert à toute participation des tierces .
Dans l’euphorie de ce petit pas dans la bonne direction au bénéfice du CNRD, le patron de la tutelle, Ousmane Gaoual Diallo, sur le plateau de la RTG, dans l’émission « On fait le point » a promis de rendre opérationnel Guinée Télécoms d’ici à décembre 2022.
Une promesse qu’il va édulcorer quelques jours plus tard, à Djoma, en parlant d’un essaie du service internet de la société à cette échéance. Cela, suite aux réactions des professionnels des télécoms qui ont parlé de promesses fantaisistes empreintes de populisme.
Eu égard de cette réalité qui crève les yeux, il est totalement insensé de parler de l’opérationnalisation d’une société qui manque de tout, par conséquent moins attractive des partenaires.
Emergencegn