Réactions de quelques députés après la Déclaration de politique générale du Premier ministre

Emergence – Le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana était devant l’Assemblée nationale hier mercredi 7 avril pour prononcer la Déclaration de la politique générale de son gouvernement. Cet exercice démocratique répond à une exigence constitutionnelle notamment les articles 63 et 99.

Après son intervention suivie pourtant d’un vote favorable, les réactions des députés restent mitigées sur les projections du gouvernement.

Honorable Dr. Ibrahima Sory Diallo :

« (…) C’est un discours rempli d’espoir. Le programme annoncé est très bien. Mais, il reste à savoir si tout ce qui a été énuméré sera mise en œuvre par une équipe compétente. Voici mon inquiétude. Je prends par exemple le ministère de la Ville et de l’Aménagement du territoire. Ce département a un plan très ambitieux. Malheureusement aujourd’hui, ce plan évolue sans aucun programme préalable. Aussi, au niveau de la justice,  des personnes ont arrêtées après les élections présidentielles. On ne sait pas jusqu’à présent le sort qui leur est réservé ».

Honorable Dr. Sory Sow :

« Nous avons reçu un Premier ministre brillant avec un discours bien déterminé, bien articulé, dans une lecture élégante. Un discours avec des objectifs clairs, précis et des indicateurs mesurables. Nous osons espérer que l’avenir sera radieux. »

 

 

Honorable Pépé Koulémou :

« Le discours du Premier ministre est un très bon discours. Mais il est insuffisant. Parce qu’on ne peut pas gérer un pays par une promesse. On a trop promis au peuple de Guinée. Cette fois-ci, nous voulons du concret. Gouverner autrement, suppose un changement véritable. Il faut surtout des audits. Quand on dit prospérité partagée, en réalité, elle n’est pas partagée. Certains gros villages de la Haute Guinée ont été érigés en communes. Pendant que d’autres villages de la même dimension qui se trouvent en région forestière n’ont pas bénéficié d’un traitement similaire. »  

Honorable Oyé Béavogui :

« Le Président Ahmed Sékou Touré a crée une théorie de l’Etat. Et cette théorie peut bien servir. Parce que la roue n’est pas à inventer. Ensuite, je voudrais aborder un pan qui n’a pas figuré dans la Déclaration du Premier ministre. Il s’agit du patrimoine historique. En novembre 2017, les autorités françaises ont engagé un programme et ce, jusqu’en novembre 2022, sur la question de la restitution du patrimoine historique africain. Aujourd’hui, les Etats Africains sont en train de réclamer cela à la France. Pour le moment, je me demande à quel niveau se situe le gouvernement guinéen par rapport à cette initiative de la France. Tout le monde sait que les archives de la Première République sont détenues par les autorités françaises. Qu’est-ce que l’Etat fait pour que ces archives soient restituées, et qu’on puisse connaitre la vérité et qu’on arrête de raconter de contre-vérités sur le responsable suprême de la révolution ? Parce qu’il (Ahmed Sékou Touré, NDLR) doit être réhabilité pour le combat qu’il a mené pour la Guinée et l’Afrique toute entière. »

Par Alpha Mamoudou Diallo