Émergence – Les négociations entre la Guinée et le FMI semblent être au point mort. Un dialogue de sourd s’installe. Un difficile rapprochement des positions est évident. La Guinée qui est demanderesse d’un programme avec le FMI a été surprise par l’intransigeance du partenaire à faire de la publication de l’annexe fiscale du contrat du Simandou une étape indispensable pour la poursuite des discussions.
Le sujet divise même au sommet de l’Etat. Selon nos sources, c’est comme tous contre Facinet Sylla ancien employé du FMI soupçonné d’agir en faveur de ses anciens employeurs, « peu importe les conséquences pour le projet du Simandou », s’enflamme un cadre de l’administration.
A titre récapitulatif, à la demande de la Guinée d’avoir un programme, le FMI a posé ses conditions. Celles liées à la publication par les autorités Guinéenne de l’annexe fiscale du contrat du Simandou. Une annexe gardée au secret depuis sa signature par les parties.
A ce propos, un consultant international contacté par la rédaction d’Emergence est catégorique : « Il est difficile à comprendre qu’on ne publie pas un contrat minier, lorsque la Guinée s’est inscrite, à travers son adhésion à l’ITIE, à la transparence dans la gestion de ses industries extractives ».
« Avec l’exigence du fonds, il faut être assez prudent. C’est une institution qui est traversée par des courants d’intérêt, à prédominance occidentale. Nous savons que Baowu qui le grand acteur du projet est chinois, et nous savons la position des occidentaux vis-à-vis des chinois. Cela est une question de géopolitique », s’est délecté notre consultant.
Mais en réalité ce que craignent les autorités est une interférence dangereuse visant à retarder le projet qui concentre tous les espoirs de la transition.
« Le projet a été négocié sans le FMI. Les autorités craignent qu’il ne vienne remettre tout en cause avec des recommandations, en lien notamment aux modes de passations des contrats et aux exonérations fiscales accordées aux sociétés. Et pourtant, ce contrat n’est pas plus avantageux que celui signé en 2012 avec Rio Tinto, alors que le fonds faisait partie des négociations » s’interroge-t-on
FMI est traversé par beaucoup de courant de payement. La position des occidentaux face aux chinois. Personne ne veut des interférences. On donne pour des montants minables qui n’ont jamais développé.
Dans les couloirs du Palais, on est catégorique. On entend dire que rien céder devant une promesse d’appuie budgétaire de quelques millions de dollars subordonnée à des exigences qui pourront empêcher le projet de se réaliser dans le délai convenable nous privant ainsi des milliards de revenus qu’on encaisser dans sous peu.
On apprend par la même occasion que la crainte des Guinéens est renforcée par ses confessions qui ont échappé dans les couloirs des discussions. Ces indiscrétions qui ont suinté de ces milieux révèlent qu’un émissaire du FMI aurait soutenu qu’il ne faut pas laisser la Guinée réussir seule l’exploit de réaliser ce projet, favoriser alors sans le quitus du FMI la mobilisation des capitaux étrangers, que cela sera un précédent qui va inspirer d’autres pays qui bourlinguent avec le fonds sans pouvoir se développer.
A ce stade, on peut dire que la demande Guinéenne est gelée, et la collaboration habituelle avec le FMI, une collaboration moins infructueuse, accuse certains, pourrait continuer. Car, pour les autorités qui craignent des interférences, l’essentiel selon elles, c’est finir les travaux, commencer l’exploitation et en profiter au maximum pour amorcer le développement.
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