Emergence – Alors que les langues se délient suite à l’augmentation du prix des produits pétroliers en Guinée avec à la clé, une flambée des prix sur le marché des denrées de grande consommation, le Gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée, Dr. Loucény Nabé a tenté d’apporter des explications sur la santé de la monnaie guinéenne.
Chez nos confrères de FIM FM ce lundi le Gouverneur de la BCRG estime que la Guinée fait figure de proue dans la gestion de sa monnaie. Pour lui, le Franc guinéen se porte mieux.
« En Afrique et même dans les pays du Maghreb qui ont leur monnaie nationale aucun pays ne fait mieux que nous. L’appréciation de la monnaie, c’est la stabilité dans le temps », a-t-il tenté d’expliquer.
Il en veut pour preuve, le faible écart entre le cours du marché officiel et celui du marché parallèle. « A certains moments, la différence entre les deux cours entre 1985 et 2011, est allée jusqu’à 35 et 40%. Aujourd’hui, il est inférieur à 1%. Quelque fois, la différence est négative en faveur du cours officiel. Je ne dis pas que nous faisons mieux que tout le monde. Je dis tout simplement qu’aucun ne fait mieux que nous », a-t-il défendu.
Sur la question relative à la flambée des prix sur le marché en lien avec l’inflation, le Chef de la Banque centrale guinéenne a donné d’autres raisons qui pourraient expliquer cette situation. Et pour lui, l’inflation qui a connu une certaine croissance ces derniers mois est loin d’être monétaire. « Elle n’est pas budgétaire non plus. L’inflation est liée à une certaine désorganisation des circuits d’approvisionnement à l’échelle mondiale », a affirmé M. Nabé, ajoutant à la liste des causes, le renchérissement du fret. « Quelques fois, certains transporteurs maritimes ont doublé leurs prix. Cela n’est pas sans répercussion sur le coût. La valeur en douane est calculée en fonction de ces coûts-là. Que la valeur augmente, naturellement, le dédouanement qui est lié à ça, augmente. C’est un pourcentage qui est appliqué sur une valeur. Autrement, le tarif extérieur commun de la CEDEAO est appliqué. Finalement, il y a l’inflation d’origine d’anticipation des opérateurs qui se posent la question aujourd’hui avec l’incertitude dans les transactions internationales liées surtout au transport maritime. Ils se disent est ce qu’en vendant ces marchandises aujourd’hui, je pourrai avoir la même quantité demain ? Ce phénomène d’anticipation les amène à augmenter les prix ».
Alpha Mamoudou Diallo