Politique Générale du Gouvernement : Bernard Goumou dévoile un plan ambitieux avec peu ressources

Emergence – Le Premier ministre guinéen Dr Bernard Goumou était devant au Conseil national de transition mercredi 14 décembre pour présenter sa Déclaration de politique générale. Un exercice qui aura permis au Chef du gouvernement de dévoiler un plan ambitieux qui s’étale sur deux ans mais dont la mise en œuvre nécessite d’importantes ressources financières pour l’instant indisponibles.

Devant les membres du CNT, Bernard Goumou a d’abord salué le leadership de l’organe parlementaire.

Il a ensuite rappelé le contexte qui a motivé la prise du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement. Contexte marqué alors par la prévarication des biens publics, l’absence de civisme et de probité. « L’avenir de notre jeunesse était compromis », a-t-il résumé, citant aussi « la paralysie des contrepouvoirs institutionnels » comme motif qui donnait le désespoir aux Guinéens.

Chemin faisant, il est revenu sur les acquis depuis la prise du pouvoir en septembre 2021. Parmi lesquels, a-t-il cité, la rationalisation des dépenses publiques, l’opérationnalisation du Fonds de développement agricole et la mise en route d’un Code des investissements.

Sur le plan macroéconomique, le bilan de la première année du CNRD aura été, selon le Premier ministre, par une croissance économique forte de 4,9% du PIB en 2021 et de 5,2% en 2022.

Un Programme de Référence Intérimaire 

Pour l’année budgétaire qui s’annonce, Bernard Goumou promet le soutien du gouvernement aux ménages les plus vulnérables pour leur permettre de juguler les conséquences du Covid-19, la tension inflationniste et la crise russo-ukrainienne.

La vision du gouvernement est condensée dans un Programme de Référence Intérimaire (PRI) qui couvre la période 2023-2024.

Ce programme qui s’étale sur toute la durée de la transition projette un taux de croissance et 5,7% en 2023 et de 6,4% en 2024.  Pour booster la croissance, le gouvernement entend s’occuper de l’apurement de la dette intérieure.

Pour l’exercice 2023, les dépenses projetées sont de 36 050 milliards de francs guinéens dont 44% destinées aux dépenses d’investissements. Dans le même temps, les recettes sont évaluées à 27 856 milliards de francs guinéens. Et celles de 2024 à 31 099 milliards de francs guinéens.

Si le déficit budgétaire est prévu pour se situer autour de 4% du PIB, le taux d’inflation devrait atteindre 10,3% en 2023 avant de chuter à 9,3% l’année d’après.

Pour faire face aux dépenses, le gouvernement veut procéder à un élargissement de l’assiette fiscale. Des réformes vont aussi être opérées sur le cordon douanier pour accroître les recettes.

En tout cas le Chef du gouvernement peut se permettre d’y croire. « Les actions sont ambitieuses. Mais ne nous y trompons pas. Nous avons aussi l’obligation de répondre aux attentes nombreuses des populations et de jeter les bases d’un État stable », assure-t-il.

Samuel Camara