A 16 ans, Ousmane Tanou Diallo incarne cette jeune génération de startupeurs guinéens qui résistent aux obstacles pour parvenir à l’accomplissement de son rêve.
Elève en Terminale Sciences sociales, l’adolescente au verbe facile, semble promise à un parcours hors norme. Le 9 novembre, devant le richissime homme d’affaire Kerfalla Camara (KPC), PDG du groupe Guicopres et propriétaire de la Fondation qui porte son nom, mademoiselle Ousmane Tanou Diallo a réussi son oral et parvenu à obtenir le premier financement de sa startup « Aquarium Guinée ».
« Aquarium Guinée » est un projet qui vise la transformation des produits agricoles et la création en aval d’un espace de restauration et de consommation. « Notre objectif d’ici 2023, est de créer une chaîne de distribution de yaourt et de jus de fruits bio pour plus de 1500 consommateurs en Guinée », projette-t-elle.
Derrière cette ambition, la startup veut favoriser une croissance durable chez les enfants et une meilleure santé chez les adultes. La promotrice du projet a des idées à revendre. « Les installations de yaourtière seront faites d’acier inoxydable », indique Ousmane Tanou Diallo qui assure que tout est fin prêt pour le démarrage des opérations. « Nous avons déjà fait notre logo, tout ce qui reste c’est l’impression est l’étiquetage des pots de yaourt ».
Le budget prévisionnel du projet est de 85 millions de francs guinéens. Mais « Aquarium Guinée » est censé réaliser un chiffre d’affaires de 126 millions de francs dans les trois prochaines années.
La jeune entrepreneure n’entend pas se barricader derrière un bureau feutré pour donner des ordres. Elle entend descendre sur le terrain pour convaincre ses clients. « Nous serons nous-mêmes sur le terrain pour le marketing », annonce-t-elle.
Pour son premier oral grandeur nature, c’est plutôt un succès total. Puisque la Fondation KPC pour l’Humanitaire a signé un chèque de 90 millions de francs guinéens, soit plus que le financement nécessaire projeté, pour le financement d’Aquarium Guinée.
« Elle a réussi à nous convaincre. On va la coacher jusqu’à ce que son projet soit réalisé », commente Mariame Kourouma, Administratrice générale de la fondation.
Pour décrocher son premier financement Ousmane Tanou Diallo a dû s’armer de courage et d’audace.
Comme tout débutant, plusieurs bailleurs potentiels ont rechigné à l’accompagner. Pour autant, l’infatigable optimiste ne baisse pas les bras. « J’avais fait plusieurs bureaux, mais les gens ne m’écoutaient pas », rappelle-t-elle.
In Emergence Mag N°12