Mois de Ramadan : de la spéculation au bout d’un circuit commercial à plusieurs étapes

A deux mois de ramadan, mois de pénitence pour les fidèles musulmans, le prix des denrées alimentaires s’accroît sur le marché. Comme cela est de coutume chaque année, les vendeurs-e augmentent au moins cinq pour cent sur le prix initial des produits alimentaires.

Plantés dans des espaces à perte de vue, à l’intérieur du pays tel que la ville de Mamou, de Labé, de Dabola ou en Forêt, les légumes, tubercules et autres fruits sont vendus à bas prix par les cultivateurs. Ceux-là même qui triment pour que le panier ne soit pas vide.

Seulement voilà, une relation gagnant-gagnant lie ces producteurs –fournisseurs, autrement dit, grossistes aux transporteurs.

La destination de ceux-ci est Conakry, la capitale. Plus précisément aux marchés de matoto, koloma et Madina. Mais, la bourse légumière et fruitière donne du tournis.

Tenez-vous bien ! Actuellement, à l’origine, le sac de 50kgs de gombo se négocie chez les fournisseurs en régions, à quatre-vingt mille gnf. Arrivée, ici à Conakry, le même sac est vendu par les femmes à deux cent mille gnf. Sur le marché, les vendeuses exposent le tas de trois unités à mille francs gnf. Soit une unité vendue à cinq-cents gnf. Une légère différence existe, cependant, entre l’achat des produits alimentaires cultivés.

Dans ce circuit commercial comportant plusieurs étapes, chacun récolte son bénéfice.
Pendant la période où la rareté des tubercules et fruits se fait sentir, celle-ci crée la spéculation. En montant les enchères. L’obtention des aliments se durcit, et le prix hausse.

Rencontrée ce lundi au marché de koloma, Aissatou Diallo mère de famille qui dépense trente milles gnf par jour, affirme que cette somme est insuffisante pour l’achat des condiments qui rentrent dans la préparation de son repas journalier. «La situation du marché laisse à désirer», nous confie-t-elle.

Interrogée sur la même question, Mariam Keita marchande, di qu’elle gagne deux-cents mille gnf de bénéfice par jour dans la vente de légume. Pour elle, la situation n’influence, en rien, son commerce.

Les observateurs s’inquiètent, pourtant, de la flambée des prix sur le marché et se demandent à quel saint se vouer pendant le mois de ramadan à venir.

Mariame Djouldé Diallo