Émergence – Le bras de fer entre la société minière Guinea Alumina Corporation (GAC) et l’Etat guinéen risque de prendre une tournure dangereuse et irréversible. Depuis bientôt un mois, l’Etat, à travers le ministère des mines, a tapé du poing sur la table en prenant la décision de suspendre l’exportation de la bauxite de la compagnie. Un évènement rare dans le secteur minier qui a forcément fait réagir en Guinée et ailleurs. Depuis, rien ne bouge.
Apparemment. A cet effet, la volonté de l’Etat, qui est d’ouvrir un nouveau couloir de négociations avec la société singapourienne, est restée vaine, car ignorée, jusqu’ici, par celle-ci.
On apprend d’ailleurs que les responsables locaux de la société n’ont pas les coudées franches pour négocier afin de parvenir à un nouveau deal avec le Comité stratégique, dirigé par le Ministre Directeur de cabinet de la Présidence, Djiba Diakité qui a désormais en charge le dossier.
Que reproche-t-on à GAC ?
La convention de la multinationale Emiratie a fait l’objet de commentaires et de très nombreuses critiques en lien avec les exemptions fiscales accordées à la société. Revue et signée en 2014 par l’Etat guinéen qui avait à sa tête Alpha Condé d’ailleurs accusé à l’époque d’être assez complaisant vis-à-vis de la société, à cause de nombreuses faveurs indues, cette convention marque en gras la construction d’une raffinerie.
Il a donc été conclu que la société, dans sa deuxième phase, présente un projet réaliste de construction de ladite raffinerie, seule ou en association avec d’autres sociétés établies dans le pays. Jusqu’ici, rien ! Alors que le plafond de la production fixé à 10 millions de tonnes, au-dessus de laquelle la construction d’une raffinerie s’impose, est largement dépassé par GAC qui est aujourd’hui à près de 15 millions de tonnes de bauxite exportées annuellement, faisant d’elle, la troisième exportatrice de bauxite en Guinée, derrière SMB et CBG. Il n’en faut pas plus pour provoquer la colère des autorités guinéennes convaincues de la mauvaise foi de leur partenaire.
Des indiscrétions au sommet nous apprennent que le pouvoir militaire qui reste intransigeant sur la construction de la raffinerie, n’hésiterait pas les prochaines semaines, ou mois à venir, à déchoir la société de son permis, qui, faut-il le préciser, expire, normalement, en 2017.
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