Mines: défis et opportunité de la transformation locale de la Bauxite (Dossier de la rédaction)

La République de Guinée, souvent qualifiée de « grenier minier » de l’Afrique, est dotée de ressources naturelles parmi les plus riches au monde, notamment d’énormes réserves de bauxite.

En 2023, le pays a enregistré des exportations impressionnantes de plus de 126 millions de tonnes de ce minerai essentiel à la production d’aluminium. Cependant, cette richesse minière n’est pas sans défis. Les autorités guinéennes ont récemment appelé les entreprises à construire des raffineries conformément aux conventions établies, une démarche qui pourrait transformer la chaîne de valeur locale et réduire la dépendance aux exportations brutes.

Les discussions autour de la construction de ces raffineries sont souvent difficiles, mais elles sont cruciales pour l’avenir économique du pays. La stratégie de développement du secteur de la bauxite guinéenne doit donc se concentrer sur l’instauration d’un cadre favorable à l’investissement dans les infrastructures nécessaires à la transformation locale du minerai.

La question se pose : est-il si compliqué de construire une raffinerie ? Les défis techniques, financiers et environnementaux sont nombreux, mais les bénéfices potentiels en termes d’emplois et d’autonomie économique pourraient largement compenser ces obstacles. De plus, la rentabilité des raffineries dépendra non seulement des coûts d’installation et d’exploitation, mais aussi des prix du marché mondial et de l’accès aux ressources énergétiques nécessaires à leur fonctionnement.

Ainsi, alors que la Guinée aspire à bousculer une citadelle mondiale dans la chaîne de valeur de la bauxite, alumine et aluminium, il est impératif d’explorer les dynamiques actuelles du secteur minier. Cet article se penche sur les exploitations minières en Guinée, leurs acteurs principaux et les perspectives d’avenir dans un contexte économique mondial en constante évolution.

  • Exploitations Minières Guinéennes

La Guinée possède les plus importantes réserves de bauxite au monde, avec une production presque totalement exportée. La Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) exploite, depuis 1973, le gisement de Boké, situé sur le plateau de Sangaredi, qui contient, en moyenne, 53 % d’alumine et 2 % de silice. La société est détenue à 51 % par la joint venture Halco (45 % Alcoa, 45 % Rio Tinto, 10 % Dadco) et à 49 % par l’État guinéen. Les réserves prouvées et probables sont de 362 millions de tonnes à 47,1 % de Al2O3, avec une production, en 2022, de 16,115 millions de tonnes, transportée par voie ferrée sur 135 km jusqu’au port de Kamsar.

Le groupe russe UC Rusal a produit, en 2023, un total de 4,979 millions de tonnes avec l’exploitation du gisement de Kindia avec une production de 2,670 millions de tonnes, celle du complexe de Friguia, construit par Pechiney en 1957 et vendu en 1997, avec une production de 837 000 tonnes et celle du projet Dian-Dian, dans la région de Boké, avec une production de 2,072 millions de tonnes et des réserves de 564 millions de tonnes renfermant 59 % de Al2O3.

La Société Minière de Boké (SMB), contrôlée, à 22,5 %, par le groupe chinois Shandong Weiqiao associé au transporteur singapourien Winning International Group, avec 40,5 %, au transporteur terrestre UMS International, avec 27 % et pour 10 % à l’État guinéen a débuté sa production mi-2015, avec, en 2022, une production de 34 millions de tonnes totalement exportées vers la Chine. Le minerai a été initialement acheminé par voie routière jusqu’à 2 ports, Katougouma et Dapilon, sur le fleuve Nunez, puis sur des barges de 8 000 tonnes jusqu’aux navires mouillés en haute mer, la Guinée ne disposant pas de port en eaux profondes, pour être livré au port de Yantaï, en Chine. La SMB a inauguré, en juin 2021, une voie ferrée de 125 km pour acheminer le minerai et a en projet la construction d’une raffinerie pour transformer la bauxite en alumine. L’objectif de la SMB est de produire 38 millions de tonnes en 2024.

Guinea Alumina Corporation, filiale du groupe des Émirats Arabes Unis, Emirates Global Alumina (EGA), développe toujours sur le gisement de Boké, un projet de mine d’une capacité de 12 millions de tonnes par an de bauxite. Les premières exportations ont eu lieu en août 2019.

Le groupe chinois Chalco développe le projet de la mine de Boffa, avec une production, en 2022, de 13,6 millions de tonnes.

  • Principaux Producteurs en dehors de la Guinée

En 2023, les principaux producteurs de bauxite étaient Rio Tinto (54,6 millions de tonnes), AWAC (41,0 millions de tonnes), et Chalco (30,4 millions de tonnes).

  • Rio Tinto : Exploite en Australie la mine de Gove, avec, en 2023, une production de 11,566 millions de tonnes et celle de Weipa, avec 35,126 millions de tonnes, au Brésil, la part de Rio Tinto, 22 %, depuis novembre 2023, sur la mine de Porto Trombetas est de 1,502 million de tonnes, en Guinée, la part de Rio Tinto, de 22,95 % dans le capital et de 45 % pour la production, dans l’exploitation de la mine de Boké est de 6,425 millions de tonnes.
  • AWAC (Alcoa Worldwide Alumina and Chemicals) : Joint venture entre Alcoa (60 %) et Alumina Limited (40 %), exploite des mines en Australie à Huntly et Willowdale, avec, en 2023, une production de 30,9 millions de tonnes, au Brésil avec l’exploitation des mines de Poços de Caldas et de Juruti, avec 5,4 millions de tonnes, en Guinée au travers d’une participation dans la mine de Boké, avec 3,6 millions de tonnes et en Arabie Saoudite, à Al Ba’itha, au travers d’une participation de 25,1 % dans Ma’aden, avec une part de 1,1 million de tonnes.
  • Chalco : Exploite 14 mines en Chine avec une production, en 2022, de 14,6 millions de tonnes et des réserves prouvées et probables de 147 millions de tonnes d’un minerai renfermant 60,01 % de Al2O3. Par ailleurs, développe le projet de Boffa, en Guinée, avec une participation de 85 %, de 13,6 millions de tonnes par an qui a commencé à produire début 2020. En 2022, a fourni 29,6 millions de tonnes de bauxite à ses propres raffineries et s’est procuré par ailleurs 15,7 millions de tonnes par des achats extérieurs.
  • South32 : Exploite sur le « Darling Range », en Australie de l’Ouest, la mine de Boddington, avec une capacité de production de 18 millions de tonnes par an, avec 86 % de participation. Par ailleurs, possède une participation de 33 % dans la mine de Porto Trombetas, au Brésil.
  • UC Rusal : Exploite des mines de bauxite, en Russie, avec la mine de Timan, près de Ukhta, dans la République de Komi, avec une production, en 2023, de 3,923 millions de tonnes et celles du Nord de l’Oural, avec une production de 2,258 millions de tonnes, en Guinée, les exploitations minières de Kindia, Friguia et Dian-Dian ont produit 4,979 millions de tonnes, en Jamaïque, le complexe de Windalco a produit 1,616 million de tonnes.
  • Hydro : Au Brésil, exploite la mine de Paragominas, avec une production, en 2023, de 10,897 millions de tonnes.
  • Matières et Intrants pour une Raffinerie d’Alumine

Pour produire de l’alumine, les raffineries utilisent principalement le procédé Bayer. Ce procédé nécessite plusieurs matières et intrants:

Matière première principale:

Bauxite: La bauxite est le minerai principal utilisé pour la production d’alumine123. Il s’agit d’une roche résiduelle contenant principalement des trihydrates et des monohydrates d’alumine, comme la gibbsite, la boehmite et la diaspore3. La bauxite contient généralement un minimum de 40 % d’alumine et un maximum de 10 % de silice45.

Autres matières et intrants:

Hydroxyde de Sodium (NaOH): La bauxite est traitée avec une solution concentrée et chaude de NaOH pour extraire l’alumine1. Pour produire 1,9 tonne d’alumine, il faut environ 210 kg de NaOH6.

Chaux: La chaux est utilisée dans le processus de raffinage de l’alumine, avec une consommation d’environ 200 kg pour 1,9 tonne d’alumine produite6.

Eau: L’eau est un intrant important dans le procédé Bayer, avec une consommation de 13,5 tonnes pour 1,9 tonne d’alumine produite6.

Énergie: La production d’alumine nécessite une quantité importante d’énergie, avec une consommation d’environ 380 kWh pour 1,9 tonne d’alumine produite6.

Composition des résidus:

Le traitement de la bauxite génère des résidus appelés boues rouges. Ces résidus contiennent encore une quantité significative d’alumine, ainsi que d’autres composés comme l’oxyde de fer, la silice, et le dioxyde de titane78.

Coûts de production:

La répartition des coûts de production d’alumine peut varier en fonction de la raffinerie et de la localisation. À titre d’exemple, la raffinerie d’Alunorte au Brésil présente la répartition suivante en 2020:6

Bauxite : 40%

Hydroxyde de sodium : 15%

Énergie : 30%

Divers : 15%

Il est important de noter que les sources ne détaillent pas tous les intrants et matières utilisés dans une raffinerie d’alumine. Des informations supplémentaires pourraient être nécessaires pour une analyse plus complète.

  • Décomposition du Prix de Revient de l’Aluminium de Première Fusion
  • Matières premières : 15 %
  • Main d’œuvre : 16 %
  • Énergie : 30 %
  • Amortissement, frais financiers : 39 %

L’énergie, représente 37,5 %, du coût total (incluant extraction minière, transformation en alumine et électrolyse) de l’aluminium primaire produit en Australie. Dans ce pays les coûts se répartissent entre : 4 % pour l’extraction de la bauxite, 25 % pour l’élaboration de l’alumine et 71 % pour l’élaboration de l’aluminium.

  • Consommation d’Énergie selon les Différentes Sources, en 2022, en TWh
  • Monde : 903,980
  • Hydroélectricité : 310,270
  • Charbon : 455,337
  • Gaz naturel : 94,910
  • Nucléaire : 5,075
  • Autres renouvelables : 38,039

Source : IAI

La consommation d’énergie était de 80 000 kWh/t à la fin du XIXème siècle (l’intensité d’électrolyse étant de 4 000 A), 21 000 kWh/t en 1950, 17 000 kWh/t en 1980, de 13 500 à 15 500 kWh/t actuellement. En 2022, dans le monde, elle est, en moyenne, de 14 103 kWh/t, en Europe, de 15 481 kWh/t, en Amérique du Nord, de 14 944 kWh/t, en Chine, de 13 448 kWh/t.

Le prix de l’énergie électrique (environ 1/3 des coûts de production de l’aluminium) est un facteur important dans le choix de l’implantation des usines d’électrolyse. En France, le choix des implantations dans les Alpes (Saint Jean de Maurienne) et les Pyrénées (Lannemezan, arrêtée) a été lié à la production d’hydroélectricité. Le choix du site de Dunkerque a été lié à la proximité de la centrale nucléaire de Gravelines.

Les producteurs disposant de ressources propres en hydroélectricité sont avantagés, par exemple Rio Tinto au Québec, Rusal en Russie, Hydro en Norvège. Il en est de même pour les producteurs disposant de sources d’énergie peu chères, gaz naturel pour les pays du Golfe, géothermie pour l’Islande. Dans le monde, en 2019, la part d’autoproduction d’énergie est de 54,9 %, en Europe, de 2,8 %, en Amérique du Nord de 48,0 %, en Chine de 65,2 %.

La pureté de l’aluminium de première fusion obtenu est comprise entre 99,5 et 99,9 % de Al.

  • Productions d’Aluminium Primaire
  • Chalco : Possède, en 2022, en Chine, d’une capacité de production de 7,35 millions de tonnes par an d’aluminium, avec 9 unités de production, la plus importante, celle de Yunnan Aluminium, de 3,04 millions de tonnes par an ayant produit 2,7 millions de tonnes. En 2023, la production a été de 6,79 millions de tonnes d’aluminium primaire.
  • UC Rusal : Société fondée en 2007 par fusion entre Rusal, Sual et les actifs dans l’aluminium de la société suisse Glencore, regroupe l’essentiel de l’industrie russe de l’aluminium en exploitant des usines d’électrolyse principalement en Russie, avec un total, en 2023, de 3,848 millions de tonnes, en Russie à Bratsk avec, 1,005 million de tonnes, Krasnoyarsk avec 1,014 million de tonnes, Sayanogorsk avec 538 000 tonnes, Novokuznetsk avec 204 000 tonnes, Khakas avec 304 000 tonnes, Irkutsk avec 425 000 tonnes, Kandalaksha avec 57 000 tonnes, Volgograd avec 69 000 tonnes, Taishet avec 112 000 tonnes et en Suède, à Kubikenborg, avec 119 000 tonnes.
  • Rio Tinto : A acquis Alcan en 2007 qui avait absorbé Pechiney fin 2003. Le groupe possède des capacités de production d’hydroélectricité suffisantes pour répondre à la moitié de ses besoins. Les usines de production sont situées :
    • Au Canada : Dans la province du Québec, en 2023, à Alma, avec 484 000 tonnes, Arvida, avec 231 000 tonnes, Grande Baie, avec 229 000 tonnes, Laterrière, avec 244 000 tonnes, Alouette (Sept-Îles), avec 40 % de participation d’une production de 634 000 tonnes, soit 253 000 tonnes, Bécancour, avec 25,1 % d’une production de 465 000 tonnes, soit 117 000 tonnes et dans la province de Colombie Britannique, à Kitimat, avec 377 000 tonnes.
    • En Australie : À Bell Bay, avec 186 000 tonnes, Boyne Island, avec 59,4 % d’une production de 496 000 tonnes, soit 295 000 tonnes, Tomago, avec 51,6 % d’une production de 589 000 tonnes, soit 304 000 tonnes.
    • En Nouvelle-Zélande : À Tiwai Point, avec 79,4 % d’une production de 334 000 tonnes, soit 265 000 tonnes.
    • En Islande : À Reyjavik, avec 209 000 tonnes.
    • En Oman : À Sohar, avec 20 % de 398 000 tonnes, soit 80 000 tonnes.

Au Québec, les usines de production d’aluminium primaire sont situées soit sur le fleuve Saint-Laurent, à Sept-Îles et Bécancour soit sur la rivière Saguenay et la rive du Lac Saint-Jean. La bauxite et les autres matières premières arrivent par le Saint-Laurent et la Saguenay jusqu’au port, en eaux profondes, de Port Alfred. Une voie ferrée de 142 km permet de relier les différentes usines de la société. La bauxite est transformée en alumine à Vaudreuil, proche de Jonquière puis acheminée vers les usines d’électrolyse d’Alma, Arvida, Laterrière et Grande Baie. Environ 90 % de l’énergie électrique nécessaire à l’électrolyse est produite en propre dans 6 centrales hydroélectriques d’une puissance totale de 3 135 MW.

  • Emirates Global Aluminium (EGA) : Est une coentreprise des Émirats Arabes Unis qui regroupe les activités de Dubaï Aluminium et d’Emirates Aluminium. Les usines d’électrolyse sont situées, à Jebel Ali, à Dubaï, avec une capacité de production de 1,1 million de tonnes par an avec 1 577 cellules et à Al Taweelah, à Abu Dhabi, avec une capacité de production de 1,4 million de tonnes par an avec 1 200 cellules ce qui en fait la plus grande usine d’électrolyse d’aluminium au monde. La pureté moyenne de l’aluminium obtenu est de 99,91 %. Les puissances électriques installées sont respectivement de 2 350 et 3 500 MW et les électrolyses sont réalisées sous 400 000 ou 450 000 A. La production est, à 90 %, exportée.
  • Alcoa : Produit de l’aluminium primaire avec, en 2023, une capacité de production de 2,847 millions de tonnes par an. En novembre 2016, Alcoa a séparé ses activités en deux sociétés, l’une gardant le nom d’Alcoa avec les productions minières, celles d’alumine et d’aluminium primaire ainsi que la production d’énergie, l’autre, Arconic, regroupant les activités de transformation de l’aluminium et la production secondaire. Alcoa possède en propre une puissance d’hydroélectricité de 1 278 MW et a produit, en 2021, 8,107 TWh.
  • Hydro : Produit de l’aluminium primaire :
    • Vedanta : Possède, en Inde, une capacité de production de 2,3 millions de tonnes avec, en 2022-23, une production de 1,721 million de tonnes à Jharsunguda dans l’État d’Odisha et de 570 000 tonnes à Korba dans l’État de Chhattisgarth. L’alumine est produite à Lanjigarh, dans l’État d’Odisha avec une production de 1,793 million de tonnes à partir de mines de bauxite de l’État d’Odisha pour 56 % et d’importations pour 44 %.
  • South32 : A produit, en 2023-24, un total de 1 138 000 tonnes d’aluminium primaire :
    • En Afrique du Sud : À Richards Bay, avec 720 000 tonnes.
    • Au Mozambique : À Maputo, avec une participation de 63,7 % et une production propre de 314 000 tonnes.
    • Au Brésil : À São Luis, dans l’État de Maranhão, avec une part de 40 % de Alumar, qui avait été arrêté en 2015 et qui a redémarré en juin 2022, avec une production pour South32 de 104 000 tonnes.
  • Trimet : Produit de l’aluminium primaire :
    • En Allemagne : À Essen, avec 165 000 tonnes par an, à Hambourg, avec 135 000 tonnes par an, à Voerde, avec 95 000 tonnes par an.
    • En France : À Saint-Jean de Maurienne (73), avec 145 000 tonnes par an.
  • Défis et Opportunités
  1. Défis Techniques et Financiers:
    • Construction de Raffineries: La construction de raffineries est complexe et coûteuse. Les défis incluent l’accès aux technologies, le financement, et la gestion des résidus (boues rouges).
    • Infrastructures: La Guinée manque d’infrastructures adéquates, notamment de ports en eaux profondes et de voies ferrées pour le transport efficace du minerai.
  2. Opportunités Économiques:
    • Création d’Emplois: La transformation locale de la bauxite en alumine pourrait créer des emplois et stimuler l’économie locale.
    • Autonomie Économique: Réduire la dépendance aux exportations brutes et augmenter la valeur ajoutée locale.
  • Stratégie de Développement
  1. Cadre Favorable à l’Investissement:
    • Politiques Incitatives: Mettre en place des politiques fiscales et réglementaires attractives pour encourager les investissements dans les infrastructures de transformation.
    • Partenariats Public-Privé: Encourager les partenariats entre le gouvernement et les entreprises privées pour financer et construire des raffineries.
  2. Développement des Infrastructures:
    • Ports en Eaux Profondes: Investir dans la construction de ports en eaux profondes pour faciliter l’exportation de l’alumine.
    • Voies Ferrées: Développer un réseau ferroviaire efficace pour le transport du minerai vers les raffineries et les ports.
  3. Technologie et Formation:
    • Transfert de Technologie: Collaborer avec des entreprises internationales pour acquérir les technologies nécessaires à la transformation de la bauxite.
    • Formation: Investir dans la formation de la main-d’œuvre locale pour les opérations de raffinage et la gestion des résidus.
  4. Gestion Environnementale:
    • Résidus: Mettre en place des systèmes de gestion des boues rouges pour minimiser l’impact environnemental.
    • Énergie: Explorer des sources d’énergie renouvelable pour alimenter les raffineries, réduisant ainsi les coûts énergétiques et l’empreinte carbone.
  5. Diversification des Marchés:
    • Marchés Internationaux: Diversifier les marchés d’exportation pour l’alumine afin de réduire la dépendance à un seul marché.
    • Production Locale: Encourager la production locale d’aluminium pour répondre à la demande intérieure et réduire les importations.
  • Acteurs Clés et Projets en Cours
  1. Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG):
    • Production: 16,115 millions de tonnes en 2022.
    • Projet: Transport par voie ferrée sur 135 km jusqu’au port de Kamsar.
  2. Société Minière de Boké (SMB):
    • Production: 34 millions de tonnes en 2022.
    • Projet: Construction d’une raffinerie pour transformer la bauxite en alumine.
  3. Guinea Alumina Corporation (GAC):
    • Production: 12 millions de tonnes par an.
    • Projet: Développement d’une mine et d’une raffinerie.
  4. Chalco:
    • Production: 13,6 millions de tonnes en 2022.
    • Projet: Développement de la mine de Boffa.

L’analyse des ressources en bauxite de la République de Guinée met en lumière à la fois le potentiel économique considérable du pays et les défis qui l’accompagnent. En 2023, la Guinée a exporté plus de 126 millions de tonnes de bauxite, consolidant sa position de leader sur le marché mondial. Cependant, cette richesse minière est confrontée à des obstacles significatifs, notamment la nécessité de développer des infrastructures locales pour la transformation du minerai. Les autorités guinéennes ont exprimé le besoin urgent de construire des raffineries afin de valoriser cette ressource sur place, ce qui pourrait réduire la dépendance aux exportations brutes et créer des emplois. Les discussions autour de ces projets sont complexes, impliquant des considérations techniques, financières et environnementales, mais les bénéfices potentiels d’une telle initiative pourraient transformer l’économie guinéenne.

En conclusion, la stratégie de développement du secteur minier en Guinée doit s’orienter vers une diversification et une amélioration de la chaîne de valeur locale. Pour réussir cette transition, il est essentiel d’établir un cadre réglementaire incitatif qui attire les investissements nécessaires à la construction des raffineries. De plus, le pays doit veiller à ce que les projets miniers respectent les normes environnementales et sociales afin d’assurer un développement durable. En somme, bien que les défis soient nombreux, la Guinée dispose d’une opportunité unique pour transformer son secteur minier en un moteur de croissance économique durable, à condition que les acteurs impliqués collaborent efficacement pour surmonter les obstacles existants.

Sources:

Défis et opportunité de la transformation locale de la BauxiteGuinée