L’Etat guinéen pour une meilleure régulation de l’exploitation artisanale de l’or

Emergence – En Guinée, la production artisanale de l’or est au top. Le secteur produit environ 80% de la production aurifère totale du pays. De quoi amener l’Etat à s’impliquer pour une meilleure régulation.

En invitant lundi 6 février l’Union nationale des orpailleurs de Guinée (UNOG), le ministre guinéen des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba, visait deux objectifs. Rassurer les orpailleurs de l’importance du projet de raffinerie d’or et les encourager à mieux formaliser le secteur pour une sécurisation des recettes.

« Si vous voulez connaître le poids économique de l’Union nationale des orpailleurs de Guinée pour notre pays, chaque jour, 100 tonnes d’or produites viennent de l’exploitation artisanale », a-t-il expliqué pour justifier la nécessiter de mieux organiser ce secteur.

« L’UNOG à travers ses membres contribue à 80% de l’or produit en Guinée, mais les gens ont tendance à croire que, ce sont les sociétés minières qui produisent plus d’or, alors que tel n’est pas le cas. C’est seulement 20% de l’or produit en Guinée qui viennent des mines industrielles. Donc pour nous, c’est une organisation extrêmement importante que nous devons continuer à accompagner afin que les activités sur le terrain soient formalisées pour la protection de l’environnement et l’écosystème », a-t-il souligné.

Entre juillet et septembre 2022, les producteurs artisanaux ont exporté 71% de la production totale d’or de la Guinée. Soit 389 705 onces contre 11 982 onces pour la production semi-industrielle (2%) et 150 252 onces (27%) pour le secteur industriel.

Le 23 janvier, la junte militaire guinéenne a lancé un appel d’offre international pour le recrutement d’un partenaire en vue de la construction d’une raffinerie d’or. Le projet vise la valorisation sur place de certaines substances minérales en produits semi-finies et finies.

La rencontre entre le ministre et les orpailleurs se tient au moment où la Guinée est confrontée à une baisse de recettes issues de l’exportation d’or. Les exportateurs, évitant les tracasseries bancaires, préfèrent généralement les canaux officieux et autres mallettes pour le rapatriement de leurs revenus.

Daouda Yansané