Emergence – Dans l’optique d’offrir aux jeunes une formation de qualité et adaptée aux besoins du marché de l’emploi, le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle et la compagnie Rio Tinto Simfer viennent de signer un protocole d’accord visant à soutenir le Centre de Formation Professionnelle de Beyla.
Le Protocol d’accord signé ce jeudi 31 mars pour une durée de cinq ans, vise à former chaque année 200 jeunes de la localité aux métiers liés aux opérations minières. Il s’agit principalement de la maçonnerie, la plomberie, l’électricité du bâtiment, la soudure, l’électricité industrielle, la climatisation, la mécanique auto essence et la mécanique auto-diesel.
Pour le Directeur général de Rio Tinto Simfer, Géraud Moussarie, l’accord traduit la détermination de sa compagnie à œuvrer pour le renforcement des capacités des jeunes. C’est pour quoi, dit-il, elle offre des opportunités aux communautés avoisinant le projet Simandou et contribue de manière durable au développement de leurs compétences. « Les bénéficiaires acquerront différentes compétences requises pour travailler dans le secteur minier, qui est en pleine croissance. Ils seront capables de combler rapidement les besoins importants des différentes sociétés minières qui évoluent dans le sud-est de la Guinée »
Pour mener à bien le projet, le géant minier fait appel à l’expertise de la société Trust Africa, un spécialiste dans le domaine des ressources humaines et de la formation en Guinée. « Il pourront ainsi accompagner les 40 formateurs du Centre de Formation Professionnelle de Beyla et leur fournir une assistance nécessaire pour assurer les opérations », précise M. Moussarie.
Le Patron de la filiale de Rio Tinto est formel. Ce pacte permettra aux populations d’obtenir les retombées économiques du projet d’exploitation de la mine de Simandou. « Nous sommes convaincus qu’en amorçant les bonnes dynamiques, les habitants bénéficieront de retombées économiques régionales du projet Simandou sur plusieurs générations. Redynamiser le Centre de Formation Professionnelle de Beyla est primordial pour que les populations locales puissent accéder aux nouvelles opportunités offertes par la croissance du secteur minier ».
Rappelons que le CFP de Beyla a été construit par Rio Tinto. Le protocole d’accord prévoit son équipement ainsi que le recrutement de 40 formateurs.
En outre, il vise le passage du nombre d’apprenants de 30 à 200 d’ici à 2023. Pour ce faire, il prévoit l’octroi des primes incitatives pour attirer les formateurs, la création d’opportunités d’affaires pour les élèves formés et la mise à niveau continue des formateurs.
Naturellement, le gouvernement salue cette bonne disposition de Rio Tinto à qualifier la formation technique en Guinée.
D’après le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Alpha Bacar Barry, ce geste de Rio Tinto va dans le sens de la qualification de la formation professionnelle.
Selon lui, l’essentiel des préoccupations des autorités de la transition tourne autour de la co-construction, le co-développement avec tous les partenaires privés qui investissent en Guinée.
« La démarche de ce matin est une démarche qui a double sens. Ça veut dire que le secteur privé qui intervient dans le domaine minier sous l’impulsion de la nouvelle dynamique qui s’est enclenchée depuis le 5 septembre est assez soucieux d’intégrer et de faire profiter au maximum les guinéens autour de l’activité d’exploitation minière. Pour nous, c’est à la fois durable, parce cela participe au co-construction et au co-développement. Pour nous, il y a de la sécurité, parce qu’en améliorant les compétences des jeunes dans ces régions, on leur permet d’occuper des emplois non seulement dans la région, mais de faire valoir ses compétences autour de la région et même en dehors de la Guinée », souligne le ministre Barry
« Le potentiel minier également devrait pouvoir permettre à la Guinée de construire un pool de compétence pour l’Afrique de l’ouest dans les domaines spécifiques sur lesquels elle a un avantage comparatif la bauxite, le fer et d’autres minerais », ajoute le ministre de l’Enseignement technique.
Selon Alpha Bacar Barry, les formations initiales techniques de base qui seront dispensées au CFP de Beyla permettront aux jeunes d’avoir des compétences pouvant leur garantir un emploi de base.
Les autorités guinéennes espèrent surtout que cet accord ouvre la voie à d’autres partenaires du secteur minier afin de construire autour des activités minières des pools académiques.
Daouda Yansané