Emergence – En Guinée, les recettes issues de l’exportation minière, principalement de l’or, sont en baisse depuis plusieurs années. De quoi inquiéter la Banque centrale du pays.
L’exportation aurifère connait un boom. De 19 tonnes en 2015 la Guinée a atteint 104 tonnes en 2021.
Paradoxalement, les recettes rapatriées à partir de cette hausse ne suivent pas. Les devises rapatriées ont baissé de 4 milliards de dollars US sur une prévision de 4,5 milliards USD en 2020 à 0,8 milliard USD sur une projection de 4,4 milliards USD en 2021.
Pour l’année en cours, la Banque centrale de la République de Guinée a encaissé 0,5 milliard USD sur 2 milliards USD attendus durant le premier semestre.
De quoi inquiéter les dirigeants l’institution monétaire guinéenne à l’image du Gouverneur Karamo Kaba. » Il y a un souci, il y a un vrai problème à ce niveau », disait-il en marge du Symposium Mines Guinée tenu récemment à Conakry.
Les raisons de cet effondrement résident dans le renforcement de la législation par la Guinée, le manque de liquidité déclaré souvent par les banques primaires, obligeants les exportateurs artisanaux à transporter du cash. Ils pointent aussi un doigt accusateur vers les délais des virements bancaires.
Mais pour la BCRG, le contournement de ses guichets pose un réel problème. Au moment de lutter efficacement contre l’inflation, elle a besoin d’importantes devises pour consolider ses avoirs extérieurs.
La situation est préoccupante. Au point que la BCRG appelle à l’ouverture rapide de réflexions pour convaincre les exportateurs à utiliser les canaux bancaires légaux pour rapatrier les recettes aurifères, et inverser la tendance.
« Des pistes de réflexion pour l’accroissement des rapatriements des devises des compagnies minières doivent être menées. L’implication du ministre des Mines et de la Chambre des mines est sollicitée pour inciter les comptoirs à rapatrier un certain pourcentage de leurs recettes d’exportations », a ajouté M. Kaba.
Samuel Camara