Emergence – Le Port de Conakry semble avoir pris une option sérieuse sur son ambition de devenir un hub dans la sous-région. Dimanche 29 mai, il a réceptionné une importante cargaison de blé destinée à la consommation du Mali voisin.
Ce sont en tout, 11 000 tonnes de blé que la société Alport Conakry, filiale du groupe truc Albayrak, titulaire de la concession du Terminal Conventionnel de l’infrastructure portuaire, vient de réceptionner.
Le déchargement est en cours et l’importante quantité de céréale attend d’être acheminée vers Bamako par voie terrestre. Le blé appartient aux grands importateurs maliens que sont le Groupe Kéita, Grands Moulins du Mali et Moulins du Sahel.
Depuis plusieurs années, le Port de Conakry a entamé des manœuvres stratégiques visant à conquérir une bonne partie du marché sous-régional.
Pour atteindre son objectif, les autorités portuaires guinéennes ne lésinent plus sur les moyens. Dans cette optique elles viennent d’acquérir deux grues de dernière génération, à même d’être téléguidées à distance, et capables de débarquer 1 000 tonnes de marchandises à l’heure. Toute cette révolution technique et technologique intervient après que les dirigeants d’Alport Conakry ont réussi la construction d’un nouveau quai dans le cadre d’un projet d’extension.
Faut-il rappeler que le débarquement du blé intervient trois semaines seulement après le chargement de plusieurs milliers de tonnes de coton malien, destinées cette fois à l’exportation. Mi-mai, le Port recevait pour la première fois un navire transportant plus de 40 000 tonnes de clinker destiné au Mali.
Le Mali est frappé par des sanctions économiques imposées par l’espace CEDEAO suite au putsch de mai 2021. Le pays se rabat sur le trafic terrestre, aérien et maritime avec la Guinée voisine, dirigée elle aussi par une junte militaire, pour maintenir son économie à flot.
Samuel Camara