Le port de Conakry accueille les premières balles de coton malien destinées à l’exportation

Emergence – Les autorités de la transition guinéenne et du port de Conakry ont réceptionné mardi 10 mai une quantité importante de coton produit au malien et destinée à l’exportation à partir du Port Autonome de Conakry.

Le coton malien transite par le port de Conakry suite à une accord passé la semaine dernière entre les deux gouvernements, la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles (CMDT) et Alport-Conakry, filiale du groupe turc Albayrak, détenteur de la Concession du Terminal conventionnel du Port de Conakry.

La convention autorise le Mali, premier producteur de coton en Afrique, à exporter quelques 30 000 tonnes de l’or blanc à partir du terminal portuaire de Conakry. Frappé par des sanctions économiques de la CEDEAO, le Mali se rabat ainsi sur le corridor Bamako-Conakry pour sauver sa filière cotonnière.

La quantité destinée à l’exportation est extensible à 150 000 tonnes, d’après nos sources.

La cérémonie de réception s’est déroulée en présence du Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, Colonel Amara Camara, des ministres guinéens des Transports et Budget, ainsi que des dirigeants du Port de Conakry, d’Alport-Conakry et une délégation malienne.

Le transit du coton malien par le port de Conakry reprend après environ deux décennies d’interruption.

Pour les dirigeants d’Alport-Conakry, il s’agit surement d’un grand coup. Ils prennent une option sérieuse sur l’ambition des autorités guinéennes de faire du port de Conakry, un hub dans la sous-région.

« Ce succès commercial n’aurait pu se concrétiser sans l’accompagnement du Ministre des Infrastructures et des Transports qui a bien voulu mettre en place la politique du gouvernement et du CNRD. C’est-à-dire, faire du Port de Conakry, le Port naturel du Mali », a fait savoir Ousmane Savané, Directeur général adjoint d’Alport-Conakry.

Même perception chez le ministre des Infrastructures et des Transports. Mais Yaya Sow va un peu plus loin et place la démarche dans le cadre de la volonté panafricaniste des autorités de la transition guinéenne. « Conformément à la vision panafricanisme du Président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, très tôt il a affirmé une vision très forte pour ouvrir les frontières de la République de Guinée à tous les pays amis et frères d’Afrique. C’est dans ce cadre qu’il a ouvert les frontières terrestres, maritimes et aériennes avec la République du Mali qui est victime de sanctions très lourdes qui entravent son développement. Donc, l’ouverture du Port de Conakry aux exportations du coton du Mali, vont permettre à ce pays de favoriser son développement, d’ouvrir au commerce international et de participer à la lutte contre la pauvreté au Mali ».

La disponibilité de la Guinée à accompagner le processus de désenclavement économique du Mali est saluée par les autorités de ce pays voisin, à l’image de Passany Dembélé, Représentant du ministre Malien des Transports et des Infrastructures.

« Ce premier convoi de 30 camions ne représente qu’une partie des 30 000 tonnes de fibre de coton devant transiter par le Port de Conakry. Je voudrais par ailleurs, féliciter Alport-Conakry pour avoir mis en œuvre cette volonté politique qui nous a permis d’être là cet après-midi », a-t-il affirmé, remerciant les autorités guinéennes et les acteurs impliqués dans la gestion du dossier.

M. Dembélé a fini par inviter les autorités maliennes ainsi que les opérateurs économiques maliens à poursuivre la coopération avec le port de Conakry et en faire « le Port naturel du Mali ».

Samuel Camara