Le niveau de la dette guinéenne n’inquiète pas la Banque mondiale

Emergence – Le niveau d’endettement de la Guinée n’est pas alarmant. C’est du moins l’avis de la Banque mondiale qui estime que le pays dispose encore d’une marge lui permettant d’emprunter pour financer ses infrastructures.

En décembre dernier, le stock de la dette publique de la Guinée atteignait 6,7 milliards de dollars US, soit 57 801 milliards de francs guinéens. Un niveau assez impressionnant et inquiétant pour certains analystes de l’économie guinéenne.

Mais de l’avis de la Banque mondiale, l’heure pas à l’affolement. Son vice-président pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre Ousmane Diagana qui vient de boucler une visite de trois jours à Conakry s’est montré rassurant à propos.

Pour lui, la situation de l’endettement de la Guinée n’est pas aussi préoccupante qu’ailleurs dans d’autres pays. Toutefois, a-t-il conseillé, le gouvernement guinéen se doit de rester vigilant pour garder la situation sous contrôle. Car le contraire limiterait les capacités de mobilisation de ressources et plongerait l’économie dans le rouge.

Un portefeuille d’un milliards USD mais insuffisant 

Au regard du seuil de la dette guinéenne jugé tolérable pour l’instant, la Banque mondiale se dit prête à poursuivre les discussions avec les autorités du pays en vue de rehausser son niveau d’intervention.

« Nous allons continuer à faire ce plaidoyer, à lutter pour une augmentation des ressources pour la Guinée », a dit M. Diagana.

Le portefeuille de la Banque mondiale est estimé à 1,04 milliard de dollars US reparti entre 19 opérations. Le groupe a récemment approuvé en faveur de Conakry un financement additionnel de 200 millions de dollars destiné au secteur de l’eau et de l’assainissement.

Tous ces fonds, du point de vue du Vice-président de l’institution de Bretton Woods, sont importants mais restent de loin insuffisants. D’autant que la Guinée montre des besoins urgents de financement dans des secteurs vitaux comme l’électricité, l’agriculture, l’éducation et les infrastructures.

« Les problèmes d’accès des populations à des services de base restent posés avec acuité en Guinée. L’accès à l’électricité qui est de 42% ou 43% reste faible.  (…) En tant que partenaire convaincu de la bonne mobilisation des ressources, on va faire en sorte que nous puissions accroitre les allocations financières pour la Guinée ».

Samuel Camara