Le Nigeria conditionne la délivrance de permis miniers à une transformation locale: quid de la Guinée ?

Emergence – La République fédérale du Nigeria a décidé de n’accorder de nouveaux permis d’exploitation minière qu’aux compagnies minières qui lui présenteront un plan de transformation locale des minerais, conformément à de nouvelles lignes directrices en cours d’élaboration. Selon l’Agence Ecofin, c’est le porte-parole du ministre nigérian du Développement des minéraux solides, Segun Tomori, qui a fait cette annonce.

Ces nouvelles directives offriront, dit-il, des incitations aux investisseurs, notamment des exonérations fiscales sur l’importation d’équipements miniers, l’obtention de licences de production d’électricité, le rapatriement total des bénéfices et la sécurité. « En échange, nous devons examiner leurs projets d’installation d’une usine et la manière dont ils ajouteront de la valeur à l’économie nigériane », a-t-il renchéri.

Le secteur minier nigérian n’a contribué qu’à hauteur de 0,45% du PIB en 2020, d’après les calculs de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). D’où sa nouvelle stratégie pour accroître la contribution du secteur minier à son économie. Le gouvernement nigérian prévoit ainsi de délivrer de nouvelles licences minières et d’offrir aux investisseurs une participation de 75% au moins dans la Nigerian Solid Minerals Corp, une compagnie dédiée aux minéraux solides qui aura pour mission d’exploiter l’énorme potentiel minier du pays. Il a également mis en place une unité de sécurité spéciale chargée de lutter contre les mineurs illégaux, tout en entamant la réglementation des activités des mineurs artisanaux en les regroupant dans des coopératives.

Selon des données officielles, le Nigeria héberge 44 minéraux solides dont l’or, le minerai de fer, le charbon, l’étain, le zinc, le nickel et le lithium. Ces minéraux sont répartis sur plus de 500 sites répertoriés. Certains d’entre eux existent en abondance dans le sous-sol. La valeur de l’ensemble de ces ressources minérales solides est estimée à 700 milliards de dollars. 

La question qui taraude les esprits, est de savoir si la Guinée peut-elle s’inspirer de la nouvelle attitude qui est celle des autorités du Nigeria ? Peut-être . 

Mais de lavis de certains spécialistes,  le pays de la bauxite,  principalement,  devrait adopter cette attitude conformément  à sa réalité économique en vue de  rebooster la contribution du secteur minier à son économie. Cette contribution est d’à peine de 5% du budget , alors que les mines reprennent plus de 20% du PIB .

 Contrairement à la Guinée, l’économie nigériane dépend principalement des cours du pétrole brut sur le marché international.

« Donc, la Guinée ne peut pas les mêmes attitudes que le Nigeria dans le secteur minier » précisent ces spécialistes. 

A rappeler , que dans le cadre de la transformation des minerais guinéens sur place, les  autorités militaires ont déjà commencé par les compagnies minières évoluant dans la bauxite. Les militaires exigent de celles-ci,  ce , dans un  bref délai, la construction d’une raffinerie ou des raffineries pour la transformation de la bauxite  sur place. Il est évident que le pays  peut mettre en place ses propres mesures incitatives à la transformation des minerais . Des initiatives qui qui ne sont   celles du Nigéria. Quand on sait que  la Guinée perd déjà plus de 7 980 milliards de francs guinéens, soit plus 800 millions dollars , tous ,  en exonérations fiscales et douanières sur les recettes minières. Malheureusement,  regrette-t-on dans lopinion , ces exonérations n’ont jamais incité les compagnies minières à transformer les minerais qu’elles exploitent sur place.

Naplèlon