Le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana a procédé vendredi au lancement officiel du Centre de Gestion Agréé de la commune de Ratoma. Deuxième du genre après celui de Matam, ce CGA vise à faciliter la formalisation des entreprises dans cette commune de la capitale guinéenne.
Le gouvernement souhaite à travers ces CGA, sortir de l’informel toutes les petites et moyennes entreprises et les petites et moyennes industries pour en faire des opérateurs économiques modernes et efficace.
Les Centres de Gestion Agréé s’inscrivent en droite ligne des reformes engagées dans le cadre de la modernisation du secteur privé. Ce sont des structures spécialisées d’accompagnement des PME.
Celui de Ratoma, lancé ce 13 septembre, permettra aux différents entrepreneurs de cette commune de formaliser leurs entreprises afin d’améliorer le climat des affaires.
A l’occasion de son ouverture, le Premier ministre a exhorté les entrepreneurs à œuvrer dans le secteur formel. Selon Ibrahima Kassory Fofana, le secteur formel permet de : tenir une comptabilité digne de nom, avoir des états financiers qui permettent de donner la crédibilité à l’entrepreneur et d’ouvrir les portes de financement.
« Le Centre de Gestion Agréé de Ratoma, l’un des poumons de l’économie de Conakry, pourrait aider à enrôler un maximum d’opérateurs pour permettre au ministère du Budget et au gouvernement dans son ensemble d’accompagner les guinéennes et guinéens dans leur élan de créer l’entreprise pour réussir le pari d’être auto-indépendant », a fait savoir le Chef du gouvernement.
Il a promis l’accompagnement du gouvernement durant la transition de l’informel vers le formel.
« Nous ne ménagerons aucun effort pour les appuyer de toutes forces avec les outils et les financements déjà disponibles des bailleurs de fonds et des ressources internes », a-t-il dit, précisant que près de 300 millions de dollars sont disponibles pour le secteur privé. « Mais on ne peut pas les distribuer n’importe comment. Les bailleurs de fonds exigent un minimum et les CGA doivent vous aider à créer ce minimum en termes de transparence et d’outils de gestion qui garantissent à toute entreprise d’être connue et reconnue ».
En adhérant aux CGA, les entrepreneurs ont un interlocuteur avec les autorités administratives et fiscales. Ils bénéficient de divers avantages de la part de l’Etat guinéen. C’es ce qu’a laissé entendre le ministre du Budget Ismaël Dioubaté.
Selon lui, les objectifs visés à travers les actions des CGA sont de susciter une plus grande motivation des entrepreneurs à l’existence d’une bonne gestion et d’une comptabilité transparente, améliorer la gestion des entreprises adhérentes, renforcer les compétences des dirigeants des PME entre autres.
M. Dioubaté a ajouté que pour les adhérents des CGA, l’Etat a décidé d’un abattement de l’impôt sur les bénéfices de 50% pour les trois premières années et 25% à partir de la quatrième année, une exonération de la patente au titre de l’année d’adhésion et les deux années suivantes et une exonération du montant de l’impôt minimum forfaitaire sur les trois premières années. Des mesures incitatives visant à encourager les entreprises à sortir de l’informel.
Pour aider à l’autonomisation des CGA, les adhérents sont appelés à contribuer. Les cotisations des adhérents sont fixées toutes taxes comprises (TTC) à : 600.000 GNF /an soit 50.000 GNF /mois pour les adhérents soumis à l’impôt synthétique et ayant un chiffre d’affaires TTC inférieur ou égal 225 millions de francs.
Aussi, les cotisations de 3 millions GNF/an soit 250.000 GNF/mois pour ceux soumis à l’impôt synthétique dont le chiffre d’affaires TTC est compris entre 225 millions et 500 millions. Et enfin 6 millions GNF/an soit 500.000 GNF/mois pour les contribuables soumis au régime réel simplifié d’imposition dont le chiffre d’affaires TTC est compris entre 500 millions et 1 milliard 500 millions.
Il faut préciser que le Centre de Gestions Agréé de Ratoma est situé à Taouyah non loin du Centre Médical Communal de la commune.
Par Sadjo Bah