Le déficit commercial de la France se creuse à 71 milliards d’euros

Sur les six premiers mois de l’année 2022, la situation commerciale de la France s’est dégradée vis-à-vis du monde. En cause, les coûts de l’énergie.

Le déficit commercial français sur les biens s’est creusé à 71 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, nettement dégradé par la facture énergétique liée à la guerre en Ukraine, ont indiqué vendredi 5 août les douanes. Sur le seul mois de juin, le déficit commercial s’est creusé de 13,3 milliards d’euros, ce qui représente un nouveau record mensuel . La facture énergétique « record » a plombé les chiffres semestriels, souligne le ministère du Commerce extérieur dans un communiqué diffusé vendredi. Celle-ci est passée de 27 milliards d’euros au deuxième semestre 2021 à 48 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année.

Elle « explique à elle seule la dégradation de notre déficit commercial », a estimé le ministre délégué chargé du Commerce extérieur Olivier Becht au cours d’une conférence téléphonique. Celui qui a remplacé Franck Riester le mois dernier à ce poste a reconnu « une dégradation très sensible » du solde commercial français sur la première moitié de l’année.

La barre symbolique des 100 milliards d’euros de déficit annuel devrait logiquement être franchie à la fin 2022. Sur 12 mois glissants, la France affiche déjà un déficit commercial de 121,9 milliards d’euros. La guerre en Ukraine a entraîné une flambée des prix des hydrocarbures, aggravée sur le solde commercial français par la dépréciation récente de l’euro face au dollar qui a renchéri les importations de pétrole libellées en devise américaine.

Hors énergie et matériel militaire , le déficit commercial est de 36 milliards d’euros, proche de son niveau de l’an dernier, a précisé le ministère vendredi. Le déficit commercial très important sur les biens est toutefois contrebalancé par une très bonne tenue des services, a souligné le ministère du Commerce extérieur, mettant en avant un excédent record de 34 milliards d’euros dans ce secteur, contre 23 milliards au semestre précédent. Celui-ci a été porté par les services de transport, de voyages et les services financiers.

AFP