La première startup guinéenne spécialisée dans la fabrication de smartphones annonce sa fermeture

Emergence – Kunfabo, la première startup guinéenne à lancer sa propre marque de smartphones annonce avoir fermé portes et fenêtres sur le territoire guinéen. C’est Fadima Diawara, présidente-directrice générale et fondatrice de la jeune entreprise, qui a fait l’annonce terrifiante ce lundi 16 octobre.

La startup semble être dans l’obligation de mettre la clé sous la porte. Raison principale évoquée, le non-paiement de ses prestations.

C’est via les réseaux sociaux que Fadima Diawara a exprimé son ras-le-bol. « Je ne dois rien à personne, si ce n’est qu’à Dieu. Libérez mes dossiers, mes projets », a-t-elle lancé. « Je ne vais pas fermer ma bouche et vous regarder me tuer à petit feu. Kunfabo a fermé ses portes en Guinée et licencier ses employés . J’espère que vous êtes contents et fiers de vous. Je suis boycotté dans mon propre pays. Je cherche un pays d’adoption où l’atmosphère est propice pour le développement de Kunfabo et de mes autres projets. » Un crie de cœur qui en dit long sur l’état d’âme de celle qui figure parmi les jeunes entrepreneurs à lancer les premières marques de smartphones « Made in Africa ».

Madame Diawara reproche à l’ANIES (Agence nationale d’inclusion économique et sociale) le refus de régler ses factures de prestations.

En effet, après son lancement avec beaucoup d’enthousiasme et d’espoir, Kunfabo avait réussi, à décrocher un partenariat avec l’Etat guinéen, à travers l’agence, dans le cadre des transferts monétaires à destination des ménages les plus défavorisés via les téléphones Kunfabo B20.  Environ 40 000 téléphones portables avaient été distribués dans le cadre de l’opération.

Après avoir rempli sa part de contrat, Kunfabo estime aujourd’hui que son partenaire refuse se payer sa facture et de jouer sur le temps.

Fadima Diawara voit aussi des personnes de mauvaise foi haut perchées derrière ce « refus » de l’ANIES de payer ses factures. Elle dit avoir interpellé les autorités guinéennes sur la situation. En vain.

 « En attendant, l’Agence Nationale d’Inclusion Economique et Sociale – ANIES ne nous a toujours pas payés après plus de 2 ans. C’est un manque à gagner énorme pour Kunfabo, sachant que nous nous sommes endettés pour exécuter cette commande donc une obligation vis-à-vis de nos partenaires, banques. »

Nous rappelons que Kunfabo a remporté de nombreux prix sur le continent africain. La marque est lauréate du « Prix de l’Innovation et de la Technologie » de la première édition des Emergence Magazine Awards tenue cette année à Conakry.

Nous y reviendrons.

Samuel Camara