Haidara Kadidja Chérif : «mon ambition, c’est d’aider les jeunes filles à se prendre en charge»

La fondatrice de ‘’Kady Ivoire Coiffure’’, «la référence des bonnes mèches et coiffures’’ Madame Sow Haidara Kadidja Chérif est une dame parmi celles qui font et veulent faire davantage avancer la Guinée.

«Je pense que notre pays est en voie de développement, nous aussi, on doit y contribuer dans notre domaine», disait dame Cherif à emregncegn.net le vendredi 1er mars, dans la soirée, quand elle nous a accueillis dans son salon de coiffure, situé à la Minière, carrefour chinois, banlieue de Conakry. Où elle a en charge l’entretien pécuniaire et l’apprentissage d’une dizaine de filles dans l’art de coiffer les cheveux.  Et, quand on lui demande comment elle est venue dans le monde de la coiffure, c’est avec un visage avenant, des yeux pétillants qui tournent et retournent dans ses orbites, qu’elle fixe son vis-à-vis, avant de répondre : «le métier de coiffeuse, je peux dire que c’est un don. Depuis ma tendre enfance, j’ai adoré la coiffure».

Kadija avec notre reporter

En effet, Mme Kadidja Chérif a fait ses toutes premières armes dans la coiffure à l’âge de 10 ans, à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, son pays adoptif. «J’apprenais en tressant ma mère, mes petites nièces à la maison. J’ai arrêté l’école au niveau du Baccalauréat.

J’allais à l’école, pendant les vacances que je passais souvent chez un oncle, je tressais les enfants des voisins et voisines. Donc, je me faisais un peu d’argent. Et puis, je suis allée me parfaire dans un salon d’une amie de ma cousine. Elle m’a donné beaucoup de secrets qui me servent beaucoup aujourd’hui », se souvient-t-elle.

En 2002, se remémore Kadija Cherif, « ce qui m’a le plus poussée à ouvrir un salon, quand je suis revenue en Guinée, j’ai remarqué que le monde de la coiffure n’était pas très développé. J’étais à Abidjan. Donc, je me suis dit pourquoi ne pas essayer d’ouvrir un salon. Donc, c’est ainsi que j’ai ouvert mon premier salon en 2005 à Bellevue, au carrefour célibataire. A l’époque, je n’étais pas connue, puisque je n’étais pas là. Donc, c’était difficile pour moi de me réintégrer. Puisque je n’étais pas sortie d’un salon ici pour ouvrir enfin le mien.  Mais, je n’ai pas lâché. J’ai persévéré jusqu’à ce que les gens ont commencé à me connaitre petit à petit», narre Kady, soignant chaque mot qu’elle prononce.

Des mèches de 3 millions…
Chez elle, des clientes les valent : «mon salon est un salon standard, accessible à tout le monde. Puisque j’ai commencé vraiment très bas. Je suis dans le cosmétique, j’importe surtout des produits des Etats-Unis. A savoir les mèches. J’ai su m’imposer dans ce domaine en Guinée, j’en suis une référence. Et j’en suis fière!», se félicite-telle, sans se prendre la tête.

«Les gens ont tendance à dire que Kady est chère, mais chez Kady, c’est la qualité d’abord, vient après le prix. Il faut qu’on importe donc, des produits de qualité. Parce qu’il y a des personnes ici qui préfèrent tout acheter à l’intérieur. Pourquoi, nous les Guinéens, on ne peut pas le faire ici. Donc, on essaie d’imposer ça, même si c’est cher, mais on essaie d’importer la qualité pour que les gens puissent s’y adapter. Pour qu’ils essaient de les acheter et se dire’ ’oui, j’ai acheté ça en Guinée.’’», explique Kadidja Chérif Haidra.

Les prix des mèches varient entre 1 millions, 2 millions, trois millions. «Il y a aussi des mèches de 300 mille, 400 mille, 500 mille et même 10 mille. On a des mèches aussi de 4 millions et 5 millions de francs guinéens. Ça dépend de la poche, donc du choix de la cliente», précise-t-elle.

Fréquentation
Actuellement, des clientes sont beaucoup plus attirées par des perruques. Parce que la tendance tu tissage a trop baissé.  Pourquoi ? «Certains disent que c’est à cause de la prière, d’autres pour économiser les mèches. Puisque les mèches coûtent chères», répond la maitresse Kady Ivoire Coiffure.

Qui dit recevoir par jour, entre huit et vingt clientes, quand il y a l’affluence. Sinon, cinq à huit clientes.  «Mes apprenties prennent la relève, elles sont devenues professionnelles dans l’art de coiffer. Certaines parmi elles sont venues, quand elles ne savaient même pas tenir une aiguille, ni une paire de ciseaux. Donc, j’ai réussi à leur donner la formation. Il y des filles qui ont passé sept ans et huit an ici. Il y en a d’autres que je paie par mois, parce qu’elles sont devenues professionnelles. Je paie leur transport, nourriture…».

Le loyer est cher, se pliant-elle, mais elle parvient tout de même à s’en sortir.  Mme Sow ne compte pas s’arrêter là. «J’ai ouvert un autre salon à Lambanyi que j’ai nommé Kady Ivoire Coiffure plus. Là-bas, il y a plus de services. A savoir l’esthétique, les robes de mariées ». Son projet, c’est d’agrandir l’entreprise et offrir de l’emploi aux jeunes filles. Amener celles-ci à apprendre un métier. «La majeure partie des filles ont abandonné l’école à mi-chemin. Je projette d’ouvrir un centre de formation en coiffure, pour former beaucoup plus de filles à se prendre en charge.  Si j’ai une assistance, des partenariats, je pourrais aider à améliorer les choses dans ce domaine.»

Entretien réalisé par Youssouf Diallo