Guinée Télécom, un projet ambitieux mais impossible à lancer (Notre grand dossier) 

Emergence – L’initiative de la création de Guinée Télécom suivant le décret D/2017/246/PRG/SGG du 15/09/2017, il y a près de quatre ans, mise en route après la signature du certificat de décès de la SOTELGUI, a enchanté plus d’un Guinéen. Mais les réalités actuelles portent à croire que cet ambitieux projet est en perte de signal.

Il est important de rappeler que la relance de la SOTELGUI, soutenue par EximBank of China et Huawei a été initiée depuis 2014. L’équipementier télécoms chinois a reçu comme mission de réfectionner et de moderniser les équipements de l’opérateur étatique.

C’est pourquoi, la représentation nationale d’alors, pourtant hétéroclite, avec des députés de l’opposition à l’époque très pointilleux et critiques sur tous les projets de loi ou conventions transmis par le gouvernement, n’a pas hésité à ratifier la convention de prêt pour le financement dudit projet de relance.

C’est auprès de la Banque d’exportation et d’importation de Chine (Eximbank) que le gouvernement a pu avoir, en 2014, un prêt de 50 millions dollars qui a été rétrocédé à la SOTELGUI, à l’arrêt depuis 2012.

Une partie de ce montant, selon nos informations, a été utilisée pour payer le règlement des travailleurs licenciés suite à la faillite de la compagnie de téléphonie.

Des années plus tard, l’espoir de voir la Guinée se doter d’une société nationale  de téléphonie s’est effiloché.

Pire, on apprend que les 30 millions de dollars déjà investis dans les équipements non opérationnels sont perdus. Du véritable gâchis. En clair, ce fonds ne servira plus à quelque chose. Mais la Guinée devra le rembourser puisqu’il s’agit d’un prêt.

Cette information qui suscite une grosse indignation dans l’opinion a été confirmée chez nos confrères de FIM FM, par l’actuel Ministre des Télécommunications, par ailleurs ancien Directeur Général de Guinée Télécom dont il n’a malheureusement pas pu sauver de la déchéance.

A rappeler, que des appels d’offres ont été lancés par l’ancien Ministre de tutelle, Moustapha Mamy Diaby, afin de trouver un partenaire. En vain.

L’état n’ayant plus de ressources pour relancer son projet de propagande, a souhaité revendre au moins 70% des actions de la société au secteur privé moyennant le paiement comptant du prix de cession.  Le seul partenaire qui a montré de l’intérêt pour le projet, un marocain, n’étant pas rassuré de la fiabilité du projet, aurait demandé à l’Etat d’entamer la mise en œuvre de Guinée Télécom avant qu’il ne fasse son entrée.

Et la dernière alternative, c’est la fusion-absorption, faute de repreneur fiable, entre Guinée Télécom et Cellcom, une autre société presqu’en faillite.

Cette société, depuis des années, accuse des déficits à la clôture des exercices et possède un passif très lourd. Nous pensons que cette autre idée de fusion-absorption est déjà mort-née.

Après toutes ces tentatives, la question est de savoir, comment peut-on relancer en si peu de temps, comme indiqué dans la lettre de mission du département des Télécommunications, une société avec laquelle, tout a été essayé sans pouvoir parvenir à une solution ?

Dossier à suivre

Lamine Mognouma Cissé pour Emergencegn.net