Guinée : plusieurs mois après, une épidémie de grippe aviaire continue d’infecter les relations entre Etat et aviculteurs

Emergence – La brouille semble profonde. Rien ne va actuellement entre aviculteurs et Etat guinéen. Victimes d’une épidémie de grippe aviaire survenue cette année, des opérateurs économiques guinéens évoluant dans l’élevage des poules pondeuses exigent leur indemnisation par les autorités de la transition.

Mercredi 19 octobre, les aviculteurs ont manifesté leur ras-le-bol  à travers un sit-in devant le ministère de l’Agriculture et l’élevage. « Oui à l’indemnisation, Non au prêt remboursable », « Nous sommes déjà endettés », scandaient-ils.

Faut-il rappeler qu’en juin, le ministère de l’Agriculture avait déclaré l’existence du virus de l’Influenza aviaire, autrement appelé Virus de la grippe aviaire. Identifiée sur des sites d’élevage de volaille dans les préfectures de Forécariah et de Coyah, l’Etat avait procédé à l’abattage systématique des cheptels pour circonscrire le virus hautement pathogène.

La gestion de la crise passée, les éleveurs touchés par la mesures estiment avoir été laissés pour compte.

Pourtant, l’Etat a annoncé la mise à disponibilité d’une ligne de crédit à taux zéro accompagnée d’un business plan simplifié pour soutenir le secteur avicole.

Les aviculteurs quant à eux appellent à une indemnisation sans contrepartie pour sauver leurs business.

Le président de l’Association des aviculteurs victimes Elhadj Sanoussy Bah estime que l’indemnisation doit intervenir d’autant que huit mois sont déjà écoulés. « Pour sauver des vies et en commun accord avec les services compétents du ministère, nos poulets ont été abattus. Le gouvernement a promis de nous indemniser », confie-t-il.

L’épidémie a touché 111 propriétaires de fermes. Le groupe a déjà été reçu par le président de le transition qui aurait promis de les indemniser.  « À notre fort étonnement, le département nous a informés qu’il  n’y a  pas d’indemnisation, mais plutôt des crédits bancaires. Nous sommes pas d’accord. Nous continuerons à  nous battre  jusqu’à ce que nous soyons rétablis dans nos droits », prévient-il.

L’association estime à 400 000 têtes, le nombre de poules abattues. La perte est évaluée à 50 milliards de francs guinéens. « Nous sollicitons notre indemnisation », insiste Bah.

Daouda Yansané