Emergence – L’Etat guinéen a exigé et obtenu de la société de transfert électronique Orange Finances Mobiles Guinée, l’annulation d’un frais controversé qu’elle imposait depuis le début de ce mois sur les opérations de dépôt à distance.
Un communiqué conjoint publié mardi 14 juin par la Banque centrale et l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) révèle que la décision d’annulation fait suite à une réunion à laquelle Orange Finances Mobiles Guinée a pris part. Le communiqué ne porte cependant pas la signature de la société concernée.
Clairement, l’Etat guinéen semble avoir tapé du poing sur la table dans une affaire qui commençait à polluer le climat des transactions électroniques.
Orange Finances Mobiles Guinée, leader du transfert électronique dans le pays, a introduit une nouvelle tarification qui prévoyait grille 5 paliers contre 10, auparavant. La décision annonçait aussi des réductions jusqu’à 50% pour certains frais de retrait.
Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est que la nouvelle politique tarifaire permettait à la société de percevoir 1 000 francs guinéens sur chaque « opération de dépôt à distance ».
Les choses s’accélèrent à partir du jeudi 9 juin. Au tollé général et aux appels au boycott de consommateurs qui fusent de partout, l’ARPT s’interpose et prend la défense des clients.
Dans un communiqué, le régulateur du secteur de la Poste et des Télécoms regrette un « changement unilatéral » de tarification et appelle la société à reconsidérer sa décision au plus tard le 10 juin. « Dépassé ce délai, l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications usera de tous les moyens et pouvoirs qui lui seront conférés pour le rétablissement des consommateurs dans leurs droits », menace l’institution.
Plutôt que d’obtempérer, Orange Finances Mobiles Guinée annonce à cette même date la suspension de ses opérations de dépôt à distance. Motif évoqué, sa volonté de mettre en application la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle invite ses clients à alimenter leurs comptes « gratuitement » pour les opérations de transfert, de retraits et de paiements marchands.
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La réunion tripartie BCRG, ARPT et Orange Finances Mobiles Guinée semble avoir servi de cadre idéal pour les autorités guinéennes de rappeler à l’opérateur l’obligation d’annuler les frais de 1 000 francs et de reprendre les opérations de dépôt à distance au plus tard le mercredi 15 juin. Seule innovations approuvées par les parties, les dépôts à distance sont désormais soumis à la présentation d’une pièce d’identité valide du déposant. Sans doute pour aider Orange à mener efficacement sa lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
« Les Autorités de la transition, sous la direction du Colonel Mamadi Doumbouya, attachent du prix au respect scrupuleux du présent communiqué pour le bien-être et le respect des droits des consommateurs », préviennent la BCRG et l’ARPT dans leur note conjointe aux apparences d’un rappel à l’ordre musclé.
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