Le solde budgétaire de l’État est la différence entre le niveau des recettes et le niveau des dépenses constatées dans le budget de l’État. Lorsque ce solde est positif, il s’agit d’un excédent. Dans le cas contraire, on parle de déficit.
Le solde budgétaire devrait rester dans le rouge en 2019. Le niveau des dons (légèrement supérieur à 1 % du PIB) permet d’atténuer son déficit. Le gouvernement, qui mise beaucoup sur le secteur privé pour financer les investissements infrastructurels devra, malgré tout, participer à l’effort de financement en augmentant le niveau des dépenses d’investissement (qui représenteront environ 7,5 % du PIB). Moins pénalisées par les besoins sécuritaires que certains de ses voisins, les dépenses courantes du pays devraient connaître un léger recul et se maintenir à 11 % du PIB.
L’année 2019 devrait permettre une réduction du déficit courant, bien que toujours important. La réduction prévue de plus de 6 % du PIB du déficit de la balance commerciale sera portée par les exportations minières (plus de 90 % des exportations). De l’autre côté, le maintien des prix du pétrole à un niveau relativement élevé devrait être compensé par la réduction des importations des biens d’équipement, l’approvisionnement du matériel de construction du barrage de Souapiti ayant été réalisé en 2018. Pour la même raison, la balance des services va aussi s’améliorer.
À l’inverse, la hausse de la production des mines, exploitées par des compagnies étrangères, va dégrader la balance des revenus, mais son poids dans le PIB est trop faible (environ 7 %) pour empêcher l’amélioration de la balance courante.
Le financement du déficit courant continuera d’être effectué par des prêts-projets publics et des investissements privés, principalement des IDE, mais qui devrait considérablement se réduire par rapport à une année 2018 très faste en projets. La tendance haussière des réserves de change (légèrement plus de 3,5 mois de couverture d’importations) devrait se poursuivre en 2019. La pression sur le taux de change pourrait donc se réduire, et la valeur du franc guinéen se stabiliser.
Mônêmoundomma Bangoura