Guinée : le scrutin de tous défis (Editorial)

La convocation du corps électoral pour le 18 octobre par le président de la République, à travers un décret pris dans la soirée du mercredi est une illustration de la volonté de l’exécutif d’être dans les clous, pour la tenue de cette présidentielle dont l’issue déterminera l’avenir de notre pays pour les six prochaines années. Car on ne le dira jamais assez, ce scrutin est celui de tous les défis pour les Guinéens, qui devront choisir entre la continuité d’une gouvernance à la godille et la rupture.

Sur les 13 personnalités ayant fait preuve de candidature, 12 ont été retenues par la Cour constitutionnelle.

De ce lot, deux candidats émergent du lot. Il s’agit du président sortant et son principal opposant, Cellou Dalein Diallo. Cela préfigure un remake des confrontations de 2010 et 2015. Deux échéances électorales qui avaient pris des allures de combat à mort.

Et les deux pugilats s’étaient tous soldés par la victoire du champion du RPG Arc-en-ciel. Qui en vrai renard politique, a su prendre le dessus sur son adversaire à chacune de ces confrontations.

Ce troisième face à face a la singularité de se dérouler dans un contexte tendu, où le président bien que décrié, tente de s’accrocher au pouvoir, pour rempiler pour un troisième mandat, après avoir modifié la constitution.

Alpha Condé qui se trouve sous les tirs croisés du FNDC, du CTG et de l’opposition, est prêt à faire feu de tout bois pour assouvir ses ambitions.

Ce ne sont pas les victimes de répression dont le nombre ne cesse de croître depuis son avènement aux affaires en 2010, qui l’en dissuaderont.

Ni les sanctions qui pourraient visés son pays, en cas de refus de débarrasser le plancher.

Notre pays se retrouve donc à la croisée des chemins, dix ans après une transition militaire qui aura accouché d’un pouvoir civil, qui n’aura pas été à la hauteur des attentes.

Il ne reste plus aux Guinéens que de rassembler leur force, pour transcender les clivages ethnico régionalistes, savamment entretenus par les politiques, pour faire cette fois-ci le meilleur choix. Il est vrai que c’est toujours le même casting qui s’offre à eux.

Mais si on veut lutter contre l’impunité, le népotisme, le clientélisme et la culture de la personnalité, pour ne citer que ces travers qui gangrènent notre administration, il faut opter pour le contraire de ce qui nous a été servi, jusque-là.

On le voit, les défis du changement s’avèrent donc immenses.

M. Dian